Paupérisation accrue en Allemagne
6 décembre 2006Treize pour cent de la population globale sont menacés de pauvreté et parmi les 10,6 millions de personnes que cela représente, 1,7 million d’enfants de moins de 16 ans sont concernés. La Frankfurter Allgemeine Zeitung cite ainsi les chiffres de l’Office fédéral des statistiques avant de reprendre les propos de son président, selon lequel : "Les facteurs à risque sont avant tout le chômage et le manque d’instruction". Comme pauvre est considéré celui qui dispose de moins de 60 % du salaire national moyen, soit 856 euros par mois. Cela concerne en premier lieu les ménages monoparentaux, sachant que sans les allocations auxquelles ils accèdent, non plus 30%, mais 56 % d’entre eux seraient touchés. En outre, relève le journal, non seulement l’indigence restreint la qualité du logement et la consommation, mais elle se répercute aussi sur la santé: 22% des concernés disent renoncer à une consultation faute de moyens.
Le phénomène est encore plus prononcé dans l’est de l’Allemagne où 17 % de la population sont touchés. Et là aussi les jeunes sont en première ligne comme le fait remarquer la Ostthüringer Zeitung de Gera en Thuringe. Et d’ajouter que même une bonne qualification ne préserve pas toujours du déclin social. Le doute s’insinue donc jusque dans la classe moyenne ; un constat face auquel la politique n’a pas de réponse car selon le quotidien : "l’État est de plus en plus impuissant vis-à-vis d’une chasse au profit, mondiale et sans scrupules".
"La pauvreté va au-delà des problèmes de ceux qui chaque mois doivent entretenir une famille avec trop peu de moyen". Ainsi s’exprime, dans la Frankfurter Rundschau, Barbara Stolterfroh, présidente de la confédération allemande pour le salut public. Selon elle en effet tout le monde est concerné, tant le risque est grand de voir la société se désagréger. La politique, poursuit-elle, a trop longtemps prêché le mythe du plein emploi en ignorant qu’un trop grand groupe vivait en précarité professionnelle. Or le chômage est la première cause de pauvreté. En ces temps de perte de structures socio-intégratives tant familiales que public, conclut Barbara Stolterfroh, si trop de gens désespèrent, c’est la démocratie qui est en danger.