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Passage de témoin en Bosnie

Yvon Arsenijevic3 décembre 2004

La Force de l'Union européenne, l’Eufor, a pris hier la relève de l'Otan en Bosnie, neuf ans après la fin de la guerre qui a ravagé ce pays des Balkans de 1992 à 1995. Cette mission, baptisée Althéa, est la troisième de l’« armée européenne », la plus importante aussi. Les réactions des journaux allemands.

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Après l'OTAN, l'EUFOR - changement d'écusson à Sarajevo
Après l'OTAN, l'EUFOR - changement d'écusson à SarajevoImage : AP

« Une chance pour l’Europe », le titre est de DIE WELT qui rappelle qu’il y a 13 ans commençait dans les Balkans une ronde sanglante à laquelle les Européens ont assisté sans bouger. Et voilà qu’aujourd’hui, les Balkans, réorganisés et partiellement pacifiés, tombent dans le giron de l’Europe. L’opération Althéa, précise notre confrère de Berlin, ne peut pas être une deuxième chance après tant de crimes et de destructions, mais elle peut être une chance de réparation pour la Bosnie, et une chance pour l’Europe elle-même – de surmonter le traumatisme de son inaction passée.

Cette mission, la plus importante menée sous la bannière européenne, comme le souligne l’OSTTHÜRINGER ZEITUNG, consacre selon le journal de Gera l’autonomie militaire du continent. Et notre confrère insiste sur la nature de cette opération où se mêlent en une stratégie tous azimuts moderne la sauvegarde de la paix par des moyens militaires, le renforcement des structures civiles et l’apprentissage des mœurs démocratiques. Si cela fonctionne, conclut l’éditorialiste, la nécessité aura donné naissance à un modèle d’avenir européen.

Un tel « mélange d’instruments », pour reprendre la formule du KÖLNER STADTANZEIGER, n’est cependant qu’un idéal. Dans la réalité, explique notre confrère de Cologne, il manque encore aux Européens cette détermination sans laquelle les forces politiques et pratiques indispensables ne se matérialisent pas.

Un « chef-d’œuvre ambitieux », comme on parle du chef-d’œuvre d’un compagnon du devoir, voilà comment le MAIN ECHO considère cette mission d’une toute jeune politique de défense européenne. L’Europe, souvent pénalisée par ses lourdeurs, doit maintenant prouver qu’elle est à même d’agir « au moins à sa porte » et que son ambition ne se limite pas à une simple présence militaire.

Si l’on en croit les allocutions entendues lors du passage de témoin, écrit pour sa part le NEUES DEUTSCHLAND, l’arrestation des criminels de guerre Karadzic et Mladic est au centre de la mission de l’Eufor, dont le nom de code, « Althéa », signifie « guérisseuse », relève aussi le journal de Berlin avant de conclure : guérir un pays malade par des arrestations et par la stabilisation d’un protectorat qui n’a pas fait grand chose en 9 ans pour créer une Bosnie multiethnique et viable : c’est un beau début pour une politique de sécurité et de défense commune.