Pas d'accord sur le climat à Bali
14 décembre 2007C’est le chef de la Convention de l’ONU sur les changements climatiques Yvo de Boer, qui avait fixé l’heure limite de midi – à Bali – afin que les discussions s’accélèrent. Cette pression n’a pas servi à grand-chose si l’on en croit le dernier texte soumis par la présidence indonésienne de la conférence et surtout les réactions qu’il a suscitées.
Le document maintient l'ambition de faire stagner les émissions de gaz à effet de serre au cours des 10 à 15 prochaines années pour pouvoir les réduire ensuite d'ici 2050 de plus de 50% par rapport aux niveaux de 2000.
Les références aux travaux du GIEC, le Groupe d’experts de l’ONU sur le climat, ont disparu. Il n’est plus question non plus d’une réduction de 25 à 40% des émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés d’ici à 2020.
L’Union européenne et certains pays en voie de développement ont déjà fait part de leur déception face à ces ambitions jugées bien trop insuffisantes. De leur côté, les Etats-Unis, qui refusent toute référence chiffrée, ont salué le document, qui ne fait que reporter le problème comme l’explique Hans Schellnhuber, directeur de l'Institut de recherche sur l'impact du climat de Potsdam et conseiller du gouvernement allemand :
« Dans deux ans, la situation ne sera pas plus propice pour les Etats-Unis. Pour l’instant, ils préfèrent fermer les yeux face au scénario dramatique qui s’annonce. Or dans deux ans, il faudra toujours réduire les émissions mondiales de 50% d’ici à 2050 si on veut vraiment éviter un changement climatique dangereux et irréversible. Et le plus gros pollueur du monde, les Etats-Unis, ne pourra pas rester en retrait. Le prochain gouvernement devra se confronter au problème. »
Pour l’instant en tout cas, l’administration Bush campe sur ses positions et bloque ainsi les négociations. Pour sortir du bras de fer entre Etats-Unis et Union européenne, l'Indonésie a chargé les ministres australien et argentin, qui président un groupe informel composé d'une vingtaine de ministres, de chercher un consensus.