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Pacte de stabilité européen - nouveaux rappels à l'ordre de la Commission

Yvon Arsenijevic29 avril 2004

Le club des mauvais élèves du pacte de stabilité européen s’agrandit : après la France et l’Allemagne, c’est au tour de l’Italie de se faire épingler par la Commission de Bruxelles. La Grande Bretagne (absente de la zone euro mais soumise aux contraintes du pacte) est dans le collimateur elle aussi, de même que les Pays-Bas. Et tout cela au moment même où la Commission, encore elle, s’en prend au conseil des ministres devant la Cour de Justice européenne. Ce joli chahut (à la veille de l’élargissement) ne pouvait que donner à réfléchir et à écrire aux journaux allemands.

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À la veille de l'élargissement, ça chahute dans l'école européenne
À la veille de l'élargissement, ça chahute dans l'école européenneImage : APTN

Europe contre... Europe – le procès est ouvert ! s’exclame le Financial Times Deutschland. La fidélité aux textes contre le droit de souveraineté ! La Commission campe sur le respect strict des procédures de sanction. Le Conseil se veut la dernière instance, avec le pouvoir de repousser les sanctions. Mais l’expérience, estime le journal économique de Hambourg, l’expérience a mis en lumière les nombreux points faibles du pacte. Entre-temps, même dans les ministères de finances, on est d’avis que le pacte est trop rigide et trop souple à la fois. Bref une révision s’impose.
La Südwestpresse, à Ulm n’est pas d’accord : les dirigeants de l’Europe ont beau avoir à leurs trousses les esprits qu’ils ont invoqués, le pacte de stabilité n’est pas le genre de règlement qui ne fonctionne que par beau temps et que le premier coup de vent doit pouvoir balayer. Par les temps qui courent, écrit le journal, il sera de moins en moins facile d’éponger ses dettes, alors, arrêtons de vivre aux dépens des générations futures.
Si, si, rétorquent en substance les Stuttgarter Nachrichten, la tristesse de la situation devrait exciter l’imagination des gardiens de l’euro. Le pacte doit enfin être assoupli, exige notre confrère : conserver l’obligation de faire des économies en période de croissance mais ne plus imposer l’exécution à la lettre de la clause des 3 % en période de crise.
Le Berliner Kurier se souvient d’une certaine époque, où un ministre allemand des finances, c’était Théo Waigel, tapait du poing sur la table et tançait le reste de l’Europe sur la question des déficits par crainte de voir arriver un euro trop faible. Aujourd’hui, c’est l’Allemagne qui a le pied dans le piège des dettes et le géant économique se fait tirer les oreilles par les nouveaux petits nains européens. Quelle humiliation ! L’orgueil tue bel et bien.
Ça y est, écrit de son côté la Frankfurter Neue Presse, samedi, les 10 candidats qui ont particulièrement bien travaillé seront enfin reçus dans l’UE. Mais ô malheur, ils n’ont plus de modèle ! L’Allemagne vient encore de rater la marche de Maastricht. Pour la troisième fois. Et ça ne va certainement pas s’arranger. Un peu comme si un père exigeant pour ses enfants s’était mis à boire. Alors bien sûr, quand trois petits nouveaux (la Hongrie, la Slovaquie et l’Estonie) critiquent de front le gouvernement de Berlin, ce n’est pas encore un parricide, mais c’est quand même un coup de semonce, conclut le journal, dans le genre : aller, papa, arrête la bouteille !