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Ouverture du procès de trois hommes pour l'attentat de Djerba

Aude Gensbittel5 janvier 2009

Près de sept ans après l’attentat-suicide de Djerba en Tunisie, le procès de trois hommes soupçonnés d’être impliqués dans les faits s’est ouvert ce matin à Paris. Parmi les accusés, l'Allemand Christian Ganczarski.

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La synagogue de Ghriba à Djerba, enTunisie, le lendemain de l'attentat du 11 avril 2002, qui avait fait 21 morts.Image : AP

Pour les enquêteurs français, cela ne fait aucun doute : Christian Ganczarski est un membre important d'Al-Qaida et c'est lui qui a donné le feu vert à l'attentat-suicide de Djerba. Le matin du 11 avril 2002, il reçoit un appel du kamikaze, Nizar Nawar, et lui donne sa bénédiction. Peu de temps après, l'homme fait exploser un camion contre une synagogue de l'île tunisienne. Les enquêteurs retrouvent la conversation. Les autorités allemandes, qui surveillaient déjà Christian Ganczarski depuis longtemps, l'interpellent à ce moment-là. Son avocat à Paris, Maître Sebastien Bono :


Du 15 avril 2002 jusqu'en septembre 2002, il a été entendu par la police et la justice allemande. Il s'est parfaitement expliqué à la fois sur cette conversation téléfonique et aussi les conditions dans lesquelles il avait rencontré Nizar Nawar et qu'il lui avait donné son numéro de téléphone. Mais de toute manière, ce n'est pas parce que quelqu'un a appelé Christian Ganczarski que Ganczarski est coupable.


Osama bin Laden
Christian Ganczarski aurait eu des liens avec Osama ben Laden, le leader du réseau terroriste Al-QaidaImage : AP

A l'époque, l'appartenance à une organisation terroriste étrangère n'est pas encore passible de peine en Allemagne. Les autorités allemandes ne peuvent donc retenir aucune charge contre lui et le libèrent. Christian Ganczarski part ensuite pour l'Arabie Saoudite, avant d'être expulsé en juin 2003, puis arrêté par la police française à son arrivée à Paris. Les enquêteurs basent leurs accusations sur des vidéos, grâce auxquelles ils veulent prouver que l'homme est depuis longtemps un membre influent d'Al-Qaida. Dans des extraits, on peut le voir au milieu de terroristes et de proches d'Osama ben Laden. Actuellement détenu dans une prison à haute sécurité en France, Christian Ganczarski attend son procès depuis cinq ans et demi, comme le rappelle son avocat :


Je pense que si les preuves étaient évidentes, le juge d'instruction aurait conclu son dossier unpeu plus rapidement. On est dans la limite la plus extrême de la détention provisoire. En matière criminelle, quelqu'un peut-être détenu pendant six ans.


A la fin de la semaine dernière, Christian Ganczarski a envoyé une lettre à la chancelière allemande Angela Merkel pour qu'elle demande aux autorités françaises un procès juste et équitable.


Egalement jugé à Paris pour complicité dans l'attentat de Djerba, le frère du kamikaze. Le troisième accusé, le Pakistanais Khalid Cheikh Mohammed, est quant à lui absent du procès. Cerveau présumé des attentats du 11 septembre 2001, il est détenu dans la base américaine de Guantanamo. Le procès doit durer jusqu'au 6 février.