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280509 Opel Auto

Konstanze von Kotze / Christophe Lascombes28 mai 2009

Après 12 heures de négociations, les discussions sur la survie du constructeur automobile allemand Opel n'ont rien donné ou presque. General Motors, la maison-mère d'Opel, a juste réussi à provoquer la colère de Berlin.

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Image : AP

L'agacement était palpable tôt ce matin à Rüsselsheim, l'une des plus importantes usines d'Opel en Allemagne. A l'heure de la relève, la plupart des salariés, énervés, ne souhaitent pas s'exprimer sur l'échec de la réunion de Berlin et chez ceux qui acceptent, la déception est grande:

Deutschlandkarte mit Opelwerken
Image : picture-alliance/ dpa-Grafik


"Oui, bien sûr que c'est frustrant. Nous construisons des voitures de qualité et les salariés sont motivés. Mais c'est la classe politique qui est incapable d'agir"

"Le problème, ce sont les Américains et je pense que ce n'est pas demain que ça va changer"

"C'est un beau bazar, c'est juste une histoire de campagne électorale. Monsieur Guttenberg veut se faire remarquer, du coup il se sent toujours obligé de donner son avis"

Opel
De droite à gauche, le ministre des Finances Peer Steinbrück, le ministre de l'Economie Karl-Theodor zu Guttenberg et Roland Koch, ministre régional de HesseImage : AP


Outre la fatigue, la colère et l'impatience dominaient ce matin aussi chez les ministres allemands, dont celui de l'Economie Karl-Theodor zu Guttenberg. Opel et ses 25 000 salariés ne sait toujours pas ce qu'il adviendra si General Motors fait faillite, ce qui est chaque jour plus probable. Le gouvernement allemand avait prévu un prêt-relais à hauteur de 1,5 milliards d'euros pour financer temporairement Opel. La douche a été par conséquent très froide quand les dirigeants de General Motors ont réclamé 1,8 milliard d'euros. Par ailleurs, le gouvernement allemand ne s'est pas non plus résolu à faire un choix parmi les candidats à la reprise d'Opel. Tout au plus a-t-il réussi à éliminer la holding RHJ international, ainsi que le constructeur chinois BAIC. Reste donc l'Italien Fiat et l'équipementier austro-canadien Magna. Klaus Franz, le chef du comité d'entreprise de l'un des ateliers de Rüsselsheim, a déjà fait son choix:

Opel Werk in Bochum
Qui va sauver Opel ?Image : AP


"Oui. Magna est disons mieux placé que Fiat. Avec Fiat, on a déjà fait l'expérience d'une union forcée qui nous avait été imposée par General Motors. Ça n'avait pas fonctionné. Et à l'époque déjà, on ne voulait pas de Fiat"

Ce qui est sûr, c'est que le temps presse. General Motors a jusqu'au 1er juin pour présenter au gouvernement américain un plan de restructuration viable. De quoi mettre encore un peu plus à vif les nerfs déjà éprouvés des salariés d'Opel


"En avant en arrière et en avant et en arrière. Au final, il n'y a rien qui sort"

"Ça m'est complètement égal. Je fabrique entre 350 et 380 voitures par jour. Je pourrais tout aussi bien être chômeur, peut-être même que je préfère, tellement j'en ai ma claque"


Les ministres allemands ont prévu de se réunir de nouveau vendredi. Le même jour, les ministres de l'Industrie de l'Union européenne se retrouveront à Bruxelles pour discuter de la vente d'Opel.