Opel: Réunions de crise
17 novembre 2008Les réunions de crise se multiplient cette semaine à Berlin pour le sauvetage du constructeur automobile Opel, filiale de l'Américain General Motors, qui emploie plus de 25 000 personnes en Allemagne. Face à la crise financière internationale, Opel a déjà mis des milliers de salariés au chômage technique, comme d'ailleurs la plupart des constructeurs allemands.
Réunion de crise tout d'abord aujourd'hui à la chancellerie. Angela Merkel a convoqué les responsables d'Opel, en réponse au SOS du constructeur automobile en difficulté. Klaus Franz dirige le comité d'entreprise d'Opel:
« Nous devons prendre nos précautions, au cas où General Motors tomberait. Il s'agirait de sauver notre entreprise riche en tradition. »
L'Américain General Motors, la maison-mère, est au bord du dépôt de bilan. Opel est aujourd'hui le premier constructeur européen à demander l'aide de l'Etat. La presse allemande rapporte que General Motors a des dettes envers sa filiale qui se montent à deux milliards d'euros. Deux milliards pour lesquels le constructeur aurait besoin de garanties. Il s'agit toutefois d'une mesure exceptionnelle, comme le souligne Michael Glos, le ministre allemand de l'économie.
« Ce que je crains, c'est que de plus en plus d'entreprises sollicitent l'aide de l'Etat lorsqu'elles sont en surcapacité. C'est tout simplement impossible. Le cas Opel doit être considéré comme un cas à part. »
Michael Glos, comme d'ailleurs son homologue aux Finances, sont hostiles à un plan d'aide pour l'ensemble du secteur automobile. L'Etat n'a pas, selon eux, à intervenir si le consommateur est moins disposé à acheter. Seulement voilà : en Allemagne, près d'un emploi sur cinq dépend directement ou indirectement du secteur automobile. De là, la multiplication des réunions de crise cette semaine. Ce soir, c'est Frank-Walter Steinmeier, le chef de la diplomatie allemande et rival d'Angela Merkel aux législatives de 2009, qui invite les dirigeants des comités d'entreprise des principaux constructeurs ainsi que le chef du puissant syndicat IG-Metall.