Opérations sauvetage
26 septembre 2008Quatre mois avant son départ de la Maison Blanche, George Bush doit préparer ses compatriotes et le monde à un grand danger et demander du soutien, constate la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La dramatisation rhétorique de la situation, avec un zeste d'hystérie, lui sert pour pousser le Congrès à adopter rapidement son plan de sauvetage.
Mais un président a-t-il le droit de parler ainsi ? se demande die Welt. Après des années de déclarations rassurantes, et même tranquillisantes, a-t-il le droit d'évoquer un possible collapsus bancaire, la perte des retraites et le chômage de millions de personnes ? Concernant l'Irak, George Bush a choisi l'inverse. Il a propagé l'optimisme, alors que le monde entier considérait la guerre comme perdue. Il l'a fait en pensant qu'un commandant doit faire preuve de courage et qu'il ne faut pas semer la panique. Le nouveau ton adopté n'en est donc que plus pesant. La Maison Blanche vaut toujours comme un pilier de l'ordre mondial. Un président qui est surpris de la sorte en plein numéro d'équilibriste porte une grande responsabilité. Le monde aimerait être sûr que le grand débiteur ne perd pas son sang-froid.
Les quotidiens s'intéressent également au secteur hospitalier allemand. Beaucoup d'établissements vont mal, souligne la Tageszeitung. Leurs dépenses pour les salaires, l'énergie et les médicaments ont fortement augmenté. Hier à Berlin environ 100.000 employés défilaient pour « sauver les hôpitaux ». La réclamation est justifiée, estime le journal, mais elle a une portée trop limitée. Il faudrait avant tout se tourner vers les régions fédérales. Ce sont elles qui sont compétentes pour les investissements. Mais depuis des décennies elles se déchargent toujours plus de cette responsabilité.
Même analyse pour la Süddeutsche Zeitung. La ministre de la santé Ulla Schmidt n'y est ici pas pour grand-chose. Il semble que l'entretien des hôpitaux serait meilleur si les régions se tenaient à l'écart. Mais on refuse, surtout dans le sud du pays. Il est bien trop tentant pour les politiques régionaux de continuer d'apparaître comme les bienfaiteurs.