Obama se met en rogne
4 juin 2010
Barack Obama est attendu aujourd'hui en Louisiane pour ce qui sera sa troisième visite dans la région depuis le début de la crise il y a six semaines. C'est dire l'importance que la Maison Blanche accorde à ce dossier. Barack Obama a d'ailleurs aussi annulé deux voyages officiels qu'il devait réaliser ce mois-ci en Australie et en Indonésie. Officiellement donc pour prouver qu'il s'occupe des Américains.
Car il y a un véritable danger politique pour Barack Obama : ses opposants mais aussi la majorité des médias du pays lui reprochent le temps qu'il a mis à réagir alors qu'on estime que 75 millions de litres de pétrole se sont écoulés dans les eaux du Golfe du Mexique depuis six semaines.
Colère présidentielle
Comme si cela ne suffisait pas, les commentateurs et journalistes lui ont reproché sa froideur, une froideur assimilée à un manque d'empathie pour les Américains qui sont frappés par cette catastrophe. Ce qui a donc provoqué cette réaction du président Barack Obama : "Je suis furieux face à toute cette situation. C'est un exemple où quelqu'un n'a pas pensé aux conséquences de ses actes. Les gens de BP ont senti ma colère mais je n'ai pas encore vu, comme je l'aurais souhaité, une réponse rapide de leur part."
BP mise sur un entonnoir
Voilà pour soigner l’image écornée du président. Plus concrètement et sur le front de la lutte contre cette marée noire, BP a enregistré son premier succès. La compagnie britannique a réussi a poser un entonnoir sur le conduit qui est à l'origine de la fuite de pétrole. Mais le patron de BP, Tony Hayward, s'est montré une nouvelle fois prudent en affirmant qu'il faudrait attendre "un ou deux jours" pour savoir si l'opération a réussi.
La situation est donc encore dans le flou. Beaucoup moins floue en revanche est la facture que le gouvernement des Etats-Unis vient d'envoyer à BP : 69 millions de dollars pour rembourser le contribuable américain des frais engendrés par la lutte contre la marée noire. Quant à l'image de BP elle est au plus bas : le groupe a beau s'offrir des pages entières dans les médias américains, son cours dévisse en bourse et sa note a été abaissée par les agences de notation.
Auteur : Jean-Michel Bos
Edition : Carine Debrabandère