1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Nouvelle étude sur l'extrême droite

Konstanze von Kotze
22 novembre 2016

Qui est favorable aux idées d'extrême droite en Allemagne ? Qui est prêt à recourir à la violence pour se faire entendre ? Qu'entend-on par "nouvelle droite" ? Une nouvelle étude tente de répondre à ces questions.

https://p.dw.com/p/2T4mE
Deutschland Pegida-Demo in Dresden
Image : picture-alliance/dpa/O. Killing

C'est en particulier l'arrivée de nombreux réfugiés l'an dernier qui a mis en lumière l'étendue des sentiments xénophobes et racistes au sein de la population allemande ainsi que les partis politiques proches de ce que les chercheurs appellent la "nouvelle droite". Celle-ci correspond à un courant politique hétéroclite aux contours encore flous. Un dénominateur commun est cependant le rejet de certains principes de base de la Loi fondamentale qui sert de Constitution à l'Allemagne.

Selon l'étude de la Fondation Friedrich Ebert, 28% des Allemands s'identifient aux idées de la "nouvelle droite". Parmi les sympathisants du parti Alternative pour l'Allemagne, Afd, ils sont 84%. "Parmi les éléments qui unissent ces personnes il y a un vif rejet des élites", explique Andreas Zick, professeur à l'université de Bielefeld et directeur de l'étude.

"L'impression qu'elles sont victimes d'un complot organisé par l'islam. La résistance et l'opposition au système, à ceux qui gouvernent. Toutes ces tendances sont pour nous des convictions de nouvelle droite."

Europhobe puis xénophobe 

Parmi les thèmes de campagne de l'AfD : le renforcement des forces de police
Parmi les thèmes de campagne de l'AfD : le renforcement des forces de policeImage : DW/M. Fürstenau

Alors qu'à ses débuts, Alternative pour l'Allemagne était un parti europhobe, il dérive actuellement de plus en plus vers l'extrême-droite et enregistre des succès électoraux en faisant campagne sur des thèmes populistes.

En 2014, environ 57% des sympathisants de l'AfD tenaient des propos méprisants sur les réfugiés. Aujourd'hui, ils sont près de 74%. Une tendance inquiétante selon Andreas Zick qui rappelle qu'entre le mépris et la violence, il n'y a qu'un pas : "parmi ceux qui sont entrés en résistance contre le système, la propension des gens qui estiment qu'utiliser la violence pour imposer sa suprématie est légitime a augmenté ces deux dernières années."

Selon une étude de l'institut britannique YouGov, les Allemands restent toutefois les plus perméables aux slogans populistes au niveau européen.