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Nouvelle révolte à Lampedusa

Anne-Julie Martin19 février 2009

Des affrontements entre clandestins et forces de l'ordre ont eu lieu hier dans le centre d'expulsion de Lampedusa, qui a été en partie ravagé par un incendie. On compte une soixantaine de blessés.

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Image : picture-alliance/ dpa


D'après l'agence Ansa, l'incendie a été provoqué par une vingtaine d'immigrés qui protestaient contre le rapatriement annoncé de 107 clandestins tunisiens. Ils ont rassemblé des matelas, des coussins, du papier et ont mis le feu au bâtiment. Il n'y aurait aucun blessé grave, toujours selon cette source. En l'espace d'un mois, il s'agit de la seconde révolte menée par les immigrés à Lampedusa. Le 24 janvier, ils étaient des centaines à avoir forcé les grilles du centre pour aller manifester dans la ville.


Cette petite île située entre la Sicile et la Tunisie, en mer Méditerranée, est la première terre italienne sur la route des immigrants qui partent des côtes africaines, et notamment de la Libye. En 2008, on a compté près de 32.000 personnes qui ont débarqué à Lampedusa, un chiffre en hausse de 75% par rapport à l'année précédente selon Rome.


Face à cette situation, le gouvernement Berlusconi n'a pas tardé à prendre des mesures. Auparavant les candidats à l'immigration ne restaient que provisoirement sur l'île pour être ensuite transférés vers d'autres centres en Italie, où l'on statuait sur leur sort. Maintenant, les nouvelles règles imposent à la majorité d'entre eux de rester sur place dans un nouveau centre opérationnel depuis le mois dernier. C'est le CIE, le Centre d'identification et d'expulsion. Il permet de renvoyer au plus vite ceux qui ne répondent pas aux critères pour la demande d'asile. Des nouvelles dispositions qui de l'avis de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, ont brisé l'équilibre de gestion des flux migratoires.


Le HCR critique par ailleurs le fonctionnement du nouveau centre, où les clandestins se trouvent dans des conditions de surpopulation extrême et sont contraints de dormir avec des bâches de plastique pour seul abri. L'Italie est aussi dans la ligne de mire de l'Union européenne. Le Parlement européen dénonçait il y a peu l'état "catastrophique" de plusieurs centres pour réfugiés. Mais le pays n'est pas le seul, dix autres Etats membres sont également concernés. Sont pointés du doigt notamment les conditions d'hygiène et le manque de soins médicaux. De quoi transformer le rêve européen en véritable cauchemar.