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Nouvelle provocation de l'Iran

8 février 2010

Les journaux reviennent largement sur le nouveau rebondissement dans le dossier nucléaire iranien.

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L'Occident tente depuis huit ans de négocier avec Téhéran sur le programme nucléaire iranien.Image : AP Graphics

Téhéran avait récemment fait savoir que le pays était prêt à accepter un échange d'uranium enrichi avec l'étranger, comme le proposait l'Occident. Mais lors de la conférence sur la sécurité à Munich, le chef de la diplomatie iranienne a imposé de nouvelles conditions, puis le président iranien a tout simplement ordonné la production d'uranium enrichi dans son pays.

Iran Präsident Mahmud Ahmadinedschad mit Schutzbrille
Lors de la visite d'une exposition sur la technologie laser, Mahmoud Ahmadinejad a ordonné la production d'uranium enrichi en Iran.Image : AP

Le spectacle donné par le ministre iranien des affaires étrangères à Munich et les déclarations du président Mahmoud Ahmadinejad ne permettent que deux interprétations, écrit la Süddeutsche Zeitung : soit le gouvernement de Téhéran ne connaît pas les pratiques les plus élémentaires qui régissent les relations avec la communauté internationale, soit il a déjà pris une décision sur son programme nucléaire qui rend impossible tout accord avec le reste du monde. Rarement l'occident n'avait été dupé d'une telle façon après avoir fait preuve de bonne volonté. Et cela, même la Chine ne peut pas l'ignorer au Conseil de sécurité. Des sanctions devraient être prises dès le mois de février.

Les gouvernements des pays occidentaux se sont laissés mener par le bout du nez, affirme de son coté la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Téhéran sait parfaitement gagner du temps en donnant de faux espoirs. Dans ce conflit, la patience est nécessaire, mais aussi la détermination : l'Iran a le droit d'utiliser l'énergie nucléaire à des fins civiles, mais pas de disposer d'armes atomiques.

La Berliner Morgenpost fait part de son étonnement : on accorde à chaque fois une nouvelle chance à Téhéran. C'est la même chose depuis huit ans, depuis qu'on a découvert l'existence de son programme nucléaire. Et à chaque nouvelle déception, à chaque accord rompu, à chaque promesse trahie, on fait encore plus de compromis qu'avant.

Flash-Galerie Plakate der Grünen Bewegung zum Jahrestag der Februarrevolution
Dans le cas de sanctions internationales, le gouvernement pourrait appeler à faire front contre la communauté internationale, ce qui pourrait signer la fin du « mouvement vert » de l’opposition en Iran.

Pourquoi le chef de la diplomatie iranienne a-t-il donc pris la peine de venir à la conférence de Munich, se demande la Frankfurter Rundschau. S'il avait l'intention déviter les prochaines sanctions internationales par ses belles paroles, il a complètement échoué. Et pourtant, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne sont sur le fil du rasoir. Car il n'existe pas de sanctions visant uniquement le régime ou les gardiens de la révolution. Les sanctions n'ont de sens que si elles font vraiment mal – mais dans ce cas elles touchent inévitablement la population. Cela donnerait l'occasion au régime d'appeler à faire front contre un reste du monde hostile à l'Iran et de faire taire ainsi ses adversaires dans le pays. Cela pourrait signer la fin du mouvement d'opposition.

Auteur : Aude Gensbittel

Edition : Sandrine Blanchard