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Nouvelle guerre du gaz entre Moscou et Kiev

Anne-Julie Martin2 janvier 2009

Le conflit se poursuit. Malgré les appels à la négociation lancés par l'Union européenne et les Etats-Unis, l'Ukraine est toujours privée de gaz, tandis que les 27 craignent pour leur propre approvisionnment.

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Image : AP


Moscou durcit le ton. Après avoir totalement interrompu hier ses livraisons à l'Ukraine, la compagnie gazière russe Gazprom ne s'arrête pas là. Son PDG, Alexeï Miller s'est montré intransigeant : "Etant donné que l'Ukraine a rejeté les conditions tarifaires préférentielles de 250 dollars, a t-il délcaré, Gazprom procédera aux livraisons de gaz à l'Ukraine à partir de janvier au prix européen de 418 dollars pour 1.000 m3".


Le contrat d'approvisionnement a expiré hier sans que les deux parties ne se soient mises d'accord. La compagnie ukrainienne Naftogaz n'a pas voulu accepter la hausse du prix imposée par le géant russe, alors que ce dernier considère qu'il s'agissait là d'un prix d'ami. Autre point de litige : la Russie réclame à nouveau à son voisin le paiement d'arriérés, ils s'élèvent aujourd'hui de plus de deux milliards de dollars.


En Ukraine, la population ne cache pas sa colère. Beaucoup critiquent aussi leur gouvernement. De la même façon, le dirigeant de Gazprom estime que le contentieux découle directement des querelles entre le président ukrainien Viktor Iouchtchenko et son Premier ministre Ioulia Timorchenko. "Nous avons l'impression que des forces politique en Ukraine cherchent à ce qu'il y ait un conflit gazier entre nos deux pays, estime Alexeï Miller".


Mais Viktor Iouchtchenko ne compte pas se laisser faire. Etant donné que 80% du gaz russe destiné à l'Europe transite par son territoire, le chef d'Etat y voit un moyen de pression sur son fournisseur : "Les Russes veulent que nous payions 30% de plus que l'année dernière. Il est donc évident que nous devons augmenter nos tarifs de transit dans la même proportion".


L'Ukraine a toutefois annoncé l'envoi de négociateurs. En tout cas, l'Europe reste vigilante, même si Moscou lui assure que ce différend n'aura pas d'impact sur son approvisionnement. Une fois de plus, la "guerre du gaz" pourrait susciter de nouvelles interrogations sur la fiabilité de la Russie en tant que fournisseur dont elle est si dépendante.