Nouvelle donne
25 mai 2009Une élection qui inspire à Die Welt ces lignes : l'assemblée fédérale n'a pas créé la surprise et encore moins déclenché un tremblement de terre politique. Cette réélection au premier tour avec tout juste la majorité absolue, n'a été une véritable élection que grâce à la présence de Gesine Schwann. Certes, le SPD n'a pas su éviter la défaite mais les sociaux-démocrates n'ont pas été obligés de conclure de pacte avec Die Linke et avec les Verts. Le SPD se rassemble donc, à bon droit, derrière le président réélu mais enfonce des portes ouvertes en appelant Horst Köhler à s'engager en faveur d'une économie responsable.
L'Homme du peuple, comme le surnomme en titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung, a su transformer son handicap de refuser les subtilités de la politique politicienne en une large popularité dans la population. Ce n'est pas non plus un hasard si, dans son discours de remerciements, il a promis de continuer à donner le meilleur de lui-même à ses chers concitoyens et non à la chancelière ou aux chefs des partis politiques. Si ce genre de phrase peut faire sourire, elle montre tout de même que Horst Köhler a trouvé sa place sinon au cœur de Berlin, du moins dans le cœur des Allemands.
Et puis, étant donné qu'il n'y aura pas de troisième mandat, comme le souligne la Frankfurter Rundschau, Horst Köhler n'a plus besoin d'épargner les forces politiques qui l'ont soutenu. A preuve : à peine élu, son premier discours souligne les atouts de la démocratie directe pour l'Allemagne. Décidément, Westerwelle, Seehofer et Merkel n'ont vraiment aucune aide présidentielle à attendre pour leur projets politiques.
Si la Süddeutsche Zeitung met l'accent sur les protestations de la CSU et des Verts face à la proposition de scrutin direct émise par Horst Köhler, le quotidien de Munich revient aussi sur le Congrès de l'Eglise évangélique d'Allemagne, qui s'est terminé hier à Brême. Placé sous le thème « Homme où es-tu ? », cette rencontre n'a pas assez critiqué le capitalisme et la mondialisation. Ce congrès s'est gardé de polémiquer, que ce soit sur la politique, l'œcuménisme ou le dialogue interreligieux. Certaines des éditions précédentes avaient initié des débats et des processus de réflexion autrement plus passionnés. Et le quotidien de constater avec amertume : pourquoi cette rencontre serait-elle plus que le miroir d'une société qui a perdu ses utopies ?