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Nouveau scandale de visas

22 décembre 2010

Depuis 2007, plusieurs ambassades allemandes délivrent illégalement et en masse des visas. L'information a été confirmée par le ministère des Affaires étrangères.

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Image : DW-TV

Rien ne prouve pour le moment que le personnel diplomatique allemand soit impliqué dans cette affaire. En revanche, la police fédérale soupçonne des employés consulaires locaux d'avoir délivré des visas contre d'importantes sommes d'argent. L'ambassade d'Allemagne au Caire, en Egypte, est particulièrement dans le colimateur des enquêteurs, mais elle est loin d'être la seule, comme l'a précisé Andreas Paeschke, porte-parole du ministère des Affaires étrangères

« Au Caire, plusieurs centaines de visas ont effectivement été délivrés de manière anormale. Ailleurs, cela ne touche que deux ou trois demandes. Les enquêtes concernent des ambassades et des consulats en Afrique, au Moyen-Orient, un cas a été recensé dans les Balkans, un autre en Asie centrale. Dans les médias, il était également question de l'Amérique du Sud. C'est faux. »

Joschka Fischer vor dem Visa Untersuchungsausschuss, Berlin 25.04.2005
Lors du précédent scandale, le chef de la diplomatie Joschka Fischer avait été interrogé par une commission d'enquête parlementaireImage : AP

Le ministère a précisé que plusieurs employés locaux avaient été renvoyés depuis. Ce nouveau scandale rappelle celui qui avait éclaté en 2004 à propos de l'ambassade d'Allemagne à Kiev. Cette dernière avait délivré des milliers de visas de façon douteuse. Selon les enquêteurs, il est fort probable que les documents en question aient notamment profité à des groupes de passeurs internationaux - tout comme aujourd'hui.

Cette nouvelle affaire a d'ailleurs relancé le vieux débat sur la création d'un fichier d'alerte qui permettrait de recenser le plus d'informations possibles sur des demandeurs de visas potentiellement suspects. Recalée en 2009 par les sociaux-démocrates, l'idée est actuellement particulièrement défendue par les conservateurs, notamment par le ministère de l'Intérieur, dont Philipp Spauschus est le porte-parole

Bordell in Frankfurt am Main
Certaines femmes ayant obtenu un visa illégalement se seraient retrouvées dans des maisons closesImage : picture alliance/dpa

« Le catalogue de données rassemblerait des éléments concernant des infractions dans le domaine du terrorisme, de la contrebande, du trafic d'êtres humains, du trafic de drogue et de la formation d'organisations criminelles. Dans le détail, des dissensions existent encore sur l'étendue des pouvoirs à attribuer aux autorités concernées. Nous voulons cependant que les discussions entre les différents ministères permettent d'arriver rapidement à un accord. »

Le ministère de la Justice, dirigé par une ministre libérale, pense lui au contraire que ce n'est pas un fichier d'alerte qui aurait pu empêcher ce nouveau trafic. Au-delà des divergences entre partis, le gouvernement allemand a, en réalité, surtout du mal à se mettre d'accord sur le contenu de ce fameux fichier, sur les personnes qui pourraient y accéder et à quelles conditions.

Auteurs : Marcel Fürstenau, Konstanze von Kotze
Edition : Christophe Lascombes