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Nouveau jeu, nouvelle donne...

Christophe Lascombes26 octobre 2009

Les Unes des journaux allemands de ce lundi sont, on s'en doute, unanimement consacrées à la coalition CDU/CSU et FDP, ainsi qu'à l'envoi à Bruxelles de Günther Oettinger, le Ministre-Président du Bade-Wurtemberg.

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Angela Merkel, à gauche, et Guido Westerwelle, à droite, seront-ils le nouveau « dream team » dont l'Allemagne a besoin ?Image : AP

Une nouvelle coalition dont la politique budgétaire présentée hier par la chancelière fait déjà l'objet de critiques. Par la Frankfurter Allgemeine Zeitung par exemple qui stigmatise l'imprudence de Merkel et consorts qui entament cette nouvelle législature sans mettre en place de limites budgétaires supplémentaires. Bien sûr, personne n'attend la suppression des aides publiques accordées en raison de la crise, l'arrêt du nouvel endettement du pays, voire le renoncement à la réforme fiscale. Mais on pourrait s'attendre à bon droit à ce que le financement des allègements fiscaux promis soit assuré par des mesures d'économie, prévues sinon pour demain, du moins pour après-demain. Or, rien de tout cela dans les 130 pages du contrat de coalition.

Guido Westerwelle Symbolbild Koalitionsvertrag
Guido Westerwelle, chef du FDP, le nouveau partenaire d'Angela Merkel, est fier de sa copie.Image : AP

Même credo chez la Tageszeitung qui titre « Angela Merkel cache son programme de gouvernement ». On pourrait croire que le démontage social tant redouté n'aura pas lieu et que le pire n'est pas pour demain. Au contraire ! lance le quotidien de Berlin. Il ne faut pas se laisser enfumer. Ce sont justement les non-dits de ce contrat de coalition qui nourrissent les pires hypothèses.

Wahlplakat der Partei Die Linke zur Europawahl
L'opposition de gauche le crie sur tous les tons : la nouvelle politique d'Angela Merkel sera une politique de « fracture sociale »Image : picture alliance/dpa

La chancelière a plutôt mal négocié son coup, estime la Süddeutsche Zeitung. Alors qu'en début de campagne électorale elle évoquait 15 milliards d'allègements fiscaux, on en est maintenant à 24 milliards. Elle qui voulait, selon ses propres termes, « ramener sur terre » le FDP, c'est plutôt manqué. C'est maintenant à Wolfgang Schäuble de régler l'addition. Et puis, Angela Merkel a-t-elle vraiment évité le pire en accordant généreusement aux électeurs bavarois toutes ces aides avec lesquelles le patron de la CSU espère bâtir sa survie politique ?

Bundeskanzlerin Merkel überreicht Öttinger einen Blumenstrauss, Landtagswahlen, Baden-Württemberg
En 2006, Angela Merkel récompensait un allié politique qui renforçait le pouvoir de la CDU en remportant les élections dans le Bade-Wurtemberg. Depuis...Image : AP

Par contre, pour la Frankfurter Rundschau, l'exil doré à Bruxelles intimé à Günther Oettinger, ex-Ministre-Président du Bade-Wurtemberg, est un beau coup politique de la chancelière qui se débarrasse ainsi d'un allié politique imprévisible et controversé, donc dangereux.

EU Kommission in Brüssel mit dem Logo
C'est elle qui gouverne l'Europe et parfois, ses administrés la trouvent très lointaine...Image : DW

Au contraire, s'interpose die Welt. Cela profite à tout le monde. Cet avocat fiscaliste sera certainement plus à l'aise au sein des institutions européennes qu'à la tête d'un gouvernement régional. À Bruxelles, ses connaissances professionnelles lui apporteront respect et influence. Car le charisme, qui n'est pas sa tasse de thé, est de toutes façons inutile, voire même un défaut, dans cette tour d'ivoire qu'est la Commission Européenne.