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Nouveau départ pour l'Iran ?

Aude Gensbittel26 septembre 2013

Le premier discours du président iranien Hassan Rohani devant l'ONU était beaucoup plus modéré et conciliateur que ceux de son prédécesseur. Volonté d’ouverture sur le nucléaire ou manœuvre stratégique ?

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Iran's President Hassan Rouhani addresses the 68th United Nations General Assembly at UN headquarters in New York, September 24, 2013 REUTERS/Ray Stubblebine (UNITED L'Iran ne cherche pas à obtenir l'arme nucléaire, a affirmé Hassan Rohani devant l'assemblée générale
L'Iran ne cherche pas à obtenir l'arme nucléaire, a affirmé Hassan Rohani devant l'assemblée généraleImage : Reuters

Hassan Rohani avait commencé ces dernières semaines une opération de charme pour convaincre l'occident de ses bonnes intentions en ce qui concerne le programme nucléaire iranien, écrit die Welt. En comparaison, son discours devant l'ONU était décevant. Il a certes proposé des discussions à l'occident, mais cela n'était pas une surprise. Le reste était le mélange habituel de propagande révolutionnaire et de mensonges, le tout décoré de formules toutes faites sur l'entente entre les peuples.

La Neue Osnabrücker Zeitung note qu'il y a encore beaucoup de choses que l'on peut reprocher à la république islamique : de nombreux opposants sont toujours en prison, la liberté d'expression n'est pas respectée. Des troupes d'élites se battent au côté du dictateur Bachar al-Assad en Syrie et le programme nucléaire iranien est conçu de telle façon que l'inquiétude des Nations Unies sur un aspect militaire est tout à fait justifiée. Rohani doit à présent montrer avec des actes que son attitude conciliante est sincère et qu'il ne s'agit pas d'une nouvelle manœuvre de diversion de la part des ayatollahs.

Téhéran affirme que son programme nucléaire est uniquement à des fins civiles
Téhéran affirme que son programme nucléaire est uniquement à des fins civilesImage : Getty Images

Die Tageszeitung est de son côté convaincue que les discours du président américain et de son homologue iranien n'étaient pas que de belles paroles pour épater la galerie diplomatique. Ils représentent un événement décisif pour les relations entre les Etats-Unis et l'Iran, gelées depuis des décennies. Certes, la reprise officielle des négociations sur le nucléaire n'est pas encore chose faite, mais les appels à la réconciliation lancés par Barack Obama et Hassan Rohani permettent au moins un optimisme prudent.

Les dernières négociations sur le nucléaire iranien avaient eu lieu en avril au Kazakhstan
Les dernières négociations sur le nucléaire iranien avaient eu lieu en avril au KazakhstanImage : Reuters

La Süddeutsche Zeitung rappelle que Washington n'est pas pour rien dans le froid avec Téhéran et cite notamment le putsch orchestré par la CIA contre le Premier ministre iranien Mohamed Mossadegh en 1953 et un quart de siècle de soutien américain à la dictature du shah d'Iran. Toutefois, le pays a besoin des Etats-Unis et de l'occident pour sortir de sa misère économique. Et Téhéran sera prêt à payer un haut prix pour la levée des sanctions. Il serait impardonnable de laisser passer cette chance.