De nombreux Européens se replient sur leur identité comme en témoignent les scores du Front national en France. La littérature peut-elle proposer une identité européenne ? On planche sur le sujet à l'université de Bonn.
Avec des résultats spectaculaires aux récentes élections en France, la montée du Front national, le parti nationaliste xénophobe et europhobe de Marine Le Pen se confirme.
Quasiment absent à l'échelon local, il a raflé 11 mairies aux municipales du 30 mars dernier. «Du vote caché au vote fierté» a même pu titrer un magazine spécial du quotidien français réputé, Le Monde. Selon certains sondages, il pourrait même devenir le premier parti aux élections européennes du 25 mai prochain. Alors que signifie cette montée en puissance du parti de Marine Le Pen pour le Parlement européen et quels sont les ressorts du succès de ce parti? Anne-Julie Martin, notre correspondante à Paris, tente de donner quelques réponses.
L'Europe de la littérature
Une crise économique d'une rare violence, les égoismes nationaux qui ressurgissent et le rêve européen perdu dans des discours d'experts et des politiques d'austérité : pour beaucoup c'est trop
. Mais n'y a-t-il pas une autre Europe, celle qui s'est construite au fil des siècles grâce aux artistes, à la littérature par exemple? Une identité européenne, en quelque sorte basée sur un patrimoine culturel commun. Des spécialistes de littérature ont décidé de se mettre en réseau pour le savoir. Une initiative lancée depuis Bonn et patronnée par le Professeur Michael Bernsen, qui dirige le département de langues romanes à l'université de Bonn. Nous l'avons rencontré et lui avons demandé si la littérature pouvait aider à réenchanter l'Europe.