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Montée de la xénophobie ?

Sandrine Blanchard23 mai 2006

L’Allemagne s’inquiète d’une montée de l’extrémisme de droite. Le dernier rapport de l’Office de protection de la Constitution relève que le nombre de délits à caractère politique, et notamment xénophobe, a nettement progressé entre 2004 et 2005. Les journaux allemands reviennent sur ce phénomène qui réveille de vieux démons dans le pays, surtout que ces derniers temps, plusieurs agressions ont défrayé la chronique...

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Image : AP

Et notamment celle d’un député de gauche d’origine turque, il y a quelques jours, à Berlin. Une agression qu’évoque la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Et le journal note que, de l’avis de certains, le racisme est un sujet difficile à aborder en général, en Allemagne en particulier, et surtout à la veille de la Coupe du monde de football. La FAZ rapporte cependant une citation du président du parti écologiste qui estime qu’il n’y va pas de l’image du pays, mais bel et bien du caractère intrinsèque de l’Allemagne.

Les chiffres parlent d’eux mêmes : si l’on considère, en données brutes, le triste classement des violences d’extrême-droite, les cinq Länder de l’est arrivent largement en tête. C’est la Frankfurter Rundschau qui le note. Cependant, le journal relativise : proportionnellement, ce sont les régions de l’ouest qui enregistrent la progression la plus forte. Enfin, se félicite le quotidien, cet aspect refoulé du quotidien allemand, le racisme, est abordé dans le débat public. Mais, outre les discussions, la Frankfurter Rundschau rappelle que le problème de la xénophobie ne pourra être véritablement combattu que lorsque les régions et populations les plus touchées auront de réelles perspectives sociales et économiques.

Détourner le regard et enjoliver, titre pour sa part la Süddeutsche Zeitung. Le ministre de l’Intérieur, Wolfgang Schäuble, l’a indiqué : la violence d’extrême-droite est particulièrement forte dans une couche de la société, les jeunes hommes entre 18 et 24 ans qui votent NPD et originaires des Länder de l’est. Il ne sert à rien de continuer à faire semblant : quand on n’a pas l’air Allemand, les risques d’être agressé sont bien plus élevés dans le Brandebourg qu’ailleurs. La SZ est donc partisane d’une politique plus honnête contre l’extrémisme de droite : elle écrit que la pommade passée depuis des années pour tenter de calmer le mal n’a fait, en fait, qu’encourager l’infection.