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Moncef Marzouki en visite en Allemagne

Philippe Pognan21 mars 2013

Le président tunisien était fin mars pour deux jours à Berlin pour rencontrer, entre autres, son homologue allemand, Joachim Gauck, et la chancelière Angela Merkel. Avant son départ, il a confié ses attentes à la DW.

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Le président Moncef MarzoukiImage : Fethi Belaid/AFP/Getty Images

Le président Marzouki doit être reçu avec les honneurs militaires au Palais de Bellevue par son homologue Joachim Gauxk, avant de s'entretenir avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, et le président du Bundestag, Norbert Lammert. Une rencontre avec la chancelière Angela Merkel est prévue vendredi. Mais la priorité pour le président Marzouki, c'est la reconstruction de son pays.

Schloss Bellevue in Berlin Archivbild
Palais Bellevue à BerlinImage : picture-alliance/dpa

La Tunisie est confrontée aux problèmes d'un pays qui vient de vivre une révolution et doit maintenant s'atteler à la lourde tâche de mettre en place des institutions démocratiques. Avant son départ pour Berlin, le président a accordé  une interview à la Deutsche Welle et il a confié ses attentes vis-à-vis de l'Europe en général et plus particulièrement de l'Allemagne :

« L'Allemagne a une très grosse expérience au niveau de la Cour constitutionnelle. Nous voulons avoir aussi dans notre démocratie une Cour constitutionnelle puissante, modérée ; donc, là, elle peut nous apporter beaucoup sur ce plan-là. Nous sommes très contents du fait que l'Allemagne ait accepté de transformer une partie de notre dette en projets de développement. Il y a des secteurs clef sur lesquels nous voulons travailler, par exemple  la création d'une université tuniso-allemande, la création dans le domaine de l'énergie. »

Depuis la révolution en Tunisie, l'importance de la décentralisation sur le plan administratif et structurel est un thème de discussions dans le pays. Et le président tunisien considère le modèle allemand du fédéralisme intéressant pour un projet qui lui tient à cœur :

« J'ai un projet : c'est de proposer que la Tunisie soit redécoupée en sept régions principales et que ces régions-là aient beaucoup d'autonomie sur le plan du développement, sur le plan économique. Effectivement, ce serait bien si certaines régions d'Allemagne pouvaient par exemple être parrainées avec certaines de nos régions ici en Tunisie, de telle façon que les relations se fassent société civile à société civile, région à région et État à Ètat. »

Guido Westerwelle Ali Larayedh Tunis Tunesien
Guido Westerwelle (à g.)et le Premier ministre tunisien Ali Larayedh à Tunis (19 mars 2013)Image : picture-alliance/dpa

L'Union européenne est le premier partenaire de la Tunisie et doit le rester, a souligné le président tunisien. Et à propos du ton parfois critique de certains Européens quant à un renforcement de l' islamisme dans son pays, le président tunisien a déclaré :

« Le fait que pour les Européens, islamistes égale terroristes, ou pour un certain nombre d'entre eux, eh bien il va falloir qu'ils modifient leur perception, qu'ils apprennent qu'il y a les islamismes, que c'est un spectre très large et qu'il va falloir apprendre que, comme en Europe vous avez des partis démocrates-chrétiens , il va y avoir des partis islamo-démocrates qui sont des partis conservateurs qui acceptent la démocratie tout en étant conservateurs sur le plan social. »

En fin d'après-midi, après ses entretiens prévus avec le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle et le président du Parlement allemand Norbert Lammert, le président Moncef Marzouki tiendra un discours sur la révolution arabe à l'invitation de la fondation allemande Körber.