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Moments de vérités pour les commissaires européens

13 janvier 2010

Les membres désignés de la nouvelle Commission Barroso passent actuellement l'épreuve du grand oral devant le Parlement européen. Une épreuve particulièrement ardue, où la Bulgare Rumiana Jeleva risque d'être recalée.

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Rumiana Jeleva devant le Parlement européenImage : AP

L'audition a été houleuse pour la candidate au portefeuille de l'Aide humanitaire qui est soupçonnée d'irrégularités dans sa déclaration d'intérêts financiers. Rumiana Jeleva a été assaillie par une déferlante de questions sur ses activités présumées au sein d'une société de conseil. D'après des documents qui circulent à Bruxelles, elle aurait été à la tête et actionnaire de la société jusqu'à l'année dernière, alors qu'elle ne l'a plus mentionnée sur ses déclarations d'intérêts financiers depuis 2007. La société en question qui s'appelait jusqu'alors Global Consult, n'existe plus, assure la ministre bulgare des Affaires étrangère. Mais les arguments et les preuves manquent : le Parlement réserve donc sa position pour le moment.

Si les accusations sont vraies, pourquoi vouloir cacher des intérêts dans cette entreprise ? Cela n'est pas contraire au code de conduite de l'Union européenne. En revanche, c'est illégal pour un élu en Bulgarie. C'est d'ailleurs l'une de ses compatriotes, l'eurodéputée de l'opposition bulgare Antonyia Parvanova qui a lancé l'accusation. L'audition a été très pénible pour la candidate, d'autant que les reproches ne s'arrêtent pas là. Le mari de Rumiana Jeleva est soupçonné de liens avec le crime organisé. Quant à l'examen des connaissances, Rumiana Jeleva ne s'est pas montrée non plus très convaincante.

Barroso doit trancher

Rumiana Jeleva est donc la première à avoir échoué à l'examen de passage. Reste à voir maintenant quelle sera la réaction de José Manuel Borroso. Le président de la Commission a le choix entre deux options : soit il continue de soutenir la commissaire désignée, soit il la sacrifie et demande au gouvernement bulgare de nommer une nouvelle candidate. Car, et c'est là la raison du dilemme, le Parlement ne n'a pas la possibilité de rejeter un ou plusieurs commissaires. Il ne peut que censurer l'équipe en bloc.

Plusieurs candidatures controversées

Le commissaire désigné au Commerce Karel De Gucht et celui choisi pour le Marché intérieur Michel Barnier font aussi parler d'eux. Il faut dire que le Parlement, fort de ses pouvoirs renforcés grâce au traîté de Lisbonne entré en vigueur en décembre, prend son rôle très au sérieux. Hier, le Belge Karel De Gucht n'a pas obtenu un soutien unanime. Lors de son passage devant l'hémicycle, il s'est montré fidèle à son style assez peu diplomatique. Il campe notamment sur sa position controversée envers la République Démocratique du Congo, pour laquelle il met en doute l'efficacité des aides qui lui sont accordées. Il a toutefois obtenu un avis favorable de la part de la majorité des députés. Prochaine audition qui s'annonce mouvementée : celle du Français Michel Barnier, cet après-midi. Son défi : rassurer les Britanniques sur ses projets de régulation financière.

Auteur : Anne-Julie Martin / Rédaction : A.Parmentier