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Misère et violence: le quotidien des réfugiés palestiniens

Anne Le Touzé24 mai 2007

La presse allemande revient sur les affrontements qui se sont déroulés cette semaine dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr-el-Bared, au nord du Liban, entre l’armée libanaise et les miliciens du Fatah al Islam. Bilan : près de 80 morts, dont une trentaine de civils. Depuis que les combats ont cessé, plusieurs milliers de Palestiniens ont fui le camp, dans lequel les conditions de vie déjà difficiles sont devenues insupportables.

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Des milliers de réfugiés palestiniens profitent de l'accalmie pour fuir le camp de Nahr-el-Bared.
Des milliers de réfugiés palestiniens profitent de l'accalmie pour fuir le camp de Nahr-el-Bared.Image : AP

La situation des réfugiés palestiniens est critique, raconte le Kölner Stadt Anzeiger. Ce sont des familles chassées de leurs terres lors de la création d’Israël, ou de la guerre des Six jours, en 1967. Installées dans des camps à l’extérieur des villes, elles se sont construit, au fil des ans, des cahutes de fortune. Aujourd’hui encore, la plupart des camps n’ont ni installations sanitaires, ni électricité, ni eau. Les Palestiniens, résume le quotidien, mènent une existence misérable, ponctuée de violence.

Pour Die Welt, Nahr-el-Bared n’est pas un camp de réfugiés, mais une véritable ville palestinienne de 31.000 habitants, semblable à d’autres ghettos dispersés dans le pays et dans les Etats arabes depuis 40 ans. Dans ces ghettos, les Palestiniens végètent avec l’idée qu’un jour, ils pourront rentrer en Israël, et entretiennent une propagande de violence haineuse. Le gouvernement libanais ne peut pas tolérer un Etat dans l’Etat. Selon le journal, il est du devoir de l’Union européenne de soutenir Fouad Siniora politiquement et militairement.

Le Flensburger Tagesblatt estime que ce ne sont pas les missions militaires qui pourront faire changer les choses, mais les peuples eux-mêmes qui doivent puiser dans leurs forces pour trouver leur voie, au Liban comme en Palestine, en Irak comme en Afghanistan. Selon le journal, l’occident doit poursuivre son aide, également avec des missions de paix. Mais ceux qui croient pouvoir imposer la démocratie et la paix par la force militaire font en ce moment le constat amer que la solution est ailleurs.

La Frankfurter Rundschau ajoute qu’il ne suffit pas d’injecter des milliards de dollars dans les régions en crise pour assurer la survie des populations. Au Proche-Orient, l’aide internationale implique aussi de mettre un terme à l’isolement de la Syrie, qui continue à déstabiliser le Liban. Si on n’ose pas renouer le dialogue, on verra encore pendant 40 ans des mères en pleurs, des enfants en détresse et des pères désabusés fuir les camps de réfugiés palestiniens.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung, enfin, estime que la Syrie tire les ficelles des événements de Nahr-el-Bared. Selon le journal, cela ne peut pas être un hasard que les combats aient commencé précisément au moment où la France et la Grande-Bretagne ont déposé au Conseil de sécurité des Nations Unies un projet pour la mise en place d’un tribunal international chargé de juger les meurtriers de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Pour la FAZ, la Syrie poursuit sa politique d’intimidation envers le Liban. Les Palestiniens de Nahr-el-Bared ne sont que ses instruments.