"Le procès de Katumbi ne sera pas équitable"
19 juillet 2017L'intérêt de ce procès tient surtout à la présence du président Joseph Kabila qui est arrivé à Lubumbashi mardi. Selon les proches de l’opposant Moïse Katumbi, la présence du président congolais est suspecte d’autant que Joseph Kabila s’était déjà rendu, il y a un an, dans la capitale du Haut-Katanga la veille de la condamnation en première instance de l’ex-gouverneur du Katanga.
Olivier Kamitatu, porte-parole de M. Katumbi a des raisons bien précises pourquoi la présence du chef de l'Etat le dérange. Il s'est confié à la DW: "Rappelez-vous : la juge Chantale Ramazani Wazuri qui avait prononcé la condamnation de Katumbi avait avoué quelques mois plus tard qu'elle avait été menacée, qu'on lui avait extorqué cette signature et que c'était des agents de l'ANR (Agence nationale des renseignements) qui prétendaient agir pour le compte du pouvoir", dit-il.
Et le porte-parole de rajouter: "Certains allant même jusqu'à dire à la juge que Joseph Kabila suivait personnellement ce dossier. Tout porte à croire que la présence de Joseph Kabila, aujourd'hui tout comme il y a un an, relève d'une volonté de condamner son opposant numéro un et de s'assurer que cette condamnation ait bel et bien lieu".
Procès politique
Le responsable du centre des droits de l’Homme et du droit humanitaire de Lubumbashi, Maître Gregoire Mulamba, lui, ne se fait pas d’illusion non plus quant à l’issue de ce procès en appel: "Ça ne sera pas équitable. Au départ, c’est un procès politique. On cherche absolument à condamner Moïse Katumbi parce qu’il s’est déclaré candidat à la présidentielle. Tout ça pour chercher à détruire son CV, détruire sa candidature. C’est pourquoi on précipite ces histoires là. C’est dans ce sens que nous disons que le procès ne sera pas équitable. C’est un mot d’ordre venu d’en haut. Le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, était même sur place pour préparer ça. Il a tout ficelé."
A part Maître Gregoire Mulamba, plusieurs autres sources accusent le ministre congolais de la justice et droits humains d’avoir fait pression sur les juges pour accélérer la tenue de ce procès en appel. Alexis Thambwe Mwamba n’a pas souhaité réagir avant le prononcé du verdict.