Merkozy plus uni que jamais
7 février 2012La « Dream Team de l'Elysée », titre le Spiegel Online. A la manière dont ils étaient assis tous les deux, échangeant sur la « good discussion » et la « good atmosphere » lors du conseil des ministres commun, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ressemblaient parfaitement au vieux couple inséparable que l'on voit dans les caricatures, rapporte le quotidien en ligne.
Le couple franco-allemand fait l'objet d'une double page dans Die Welt, mais le titre est assassin : « Comment Merkel s'est éprise d'un empoté ». Longtemps, explique le quotidien, la chancelière n'a pas aimé Nicolas Sarkozy. On dit même qu'elle s'était préparée à leur première rencontre en regardant un film de Louis de Funès. Cinq ans plus tard, Angela Merkel déclare qu'elle soutient « sur tous les plans » le président français et rompt de ce fait avec la tradition de non-ingérence dans la politique intérieure d'un pays ami.
La chancelière s'engage dans une « stratégie risquée », estime la Süddeutsche Zeitung. En misant tout sur Nicolas Sarkozy, qui n'est pas vraiment bien placé dans les sondages, Angela Merkel prend l'énorme risque d'agacer le futur président potentiel, François Hollande. Il faut dire que le candidat socialiste est un danger ambulant pour la politique européenne d'Angela Merkel puisque, contrairement à elle, il refuse l'austérité et veut relancer la croissance. La chancelière, prévient le journal, devrait toutefois faire attention à ne pas trop brusquer François Hollande. Elle pourrait bientôt devoir faire appel à sa raison de chef d'Etat.
Die tageszeitung s'insurge contre une proposition des deux dirigeants dans la crise grecque : la création d'un compte bloqué destiné au remboursement de la dette. Ce plan, estime le journal, signifie l'humiliation maximale pour les Grecs qui devraient abandonner leur souveraineté budgétaire. Pourquoi Angela Merkel et Nicolas Sarkozy réclament-ils de telles absurdités ? La réponse est banale : Sarkozy est en campagne électorale et un peu de populisme ne fait pas de mal. Et la vérité n'est pas réjouissante : la Grèce va coûter cher, et ce, quel que soit le scénario.
Auteur : Anne Le Touzé
Edition : Sandrine Blanchard