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Merkel chute sur l’atome

28 mars 2011

La crise nucléaire au Japon a eu des répercussions en Allemagne et les écologistes apparaissent comme les grands gagnants des deux scrutins régionaux organisés ce week-end dans le sud du pays.

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La chancelière Angela Merkel aujourd'hui à Berlin lors de la réunion de la direction de son parti, la CDU
La chancelière Angela Merkel aujourd'hui à Berlin lors de la réunion de la direction de son parti, la CDUImage : dapd

Le Parti des Verts surfe sur les peurs d'une opinion publique opposée à l'énergie nucléaire. La crise japonaise a relancé ce débat alors que le gouvernement allemand est à la manœuvre depuis des mois pour défendre le nucléaire en Allemagne. La dernière centrale devait fermer d’ici 2021 mais l'actuelle majorité conservatrice-libérale a décidé de repousser ce délai. Or, cette tactique visant à passer en force face à une opinion publique hostile au nucléaire s'est effondrée avec le tremblement de terre au Japon et la crise de la centrale de Fukushima.

Même la tentative de la chancelière Angela Merkel qui a annoncé la fermeture des sept centrales à la veille de ces scrutins régionaux n'y a rien fait : la population n’y a pas cru et a sanctionné le gouvernement dans les états du Bade-Wurtemberg et de Rhénanie-Palatinat. « Bien sûr le nucléaire a joué un grand rôle depuis la catastrophe au Japon », a déclaré Claudia Roth, la chef du parti des Verts. « Mais ce qui a joué un plus grand rôle encore c'est le fait que nous mettions en garde depuis 31 ans contre les risques de cette technologie. »

Winfried Kretschmann devrait être le premier écologiste à présider une région : celle du Bade-Wurtemberg
Winfried Kretschmann devrait être le premier écologiste à présider une région : celle du Bade-WurtembergImage : dapd

Le glas du nucléaire

Ces deux élections locales auront des répercussions. Le ministre des Affaires étrangères et chef du parti libéral, Guido Westerwelle, a admis qu'il fallait renoncer au nucléaire, lui qui en a toujours été un fervent supporter : « Cela a été un vote sur l'avenir de l'énergie nucléaire et nous l’avons compris. C'est pourquoi c'est aussi un résultat qui ne doit pas uniquement être discuté au niveau régional mais aussi ici, à Berlin. »

Il semble donc que le tsunami japonais ait sonné le glas du nucléaire allemand. Accessoirement peut-être aussi celui de la carrière de Guido Westerwelle, très critiqué au sein de son parti même si personne ne réclame sa démission aux Affaires étrangères. La chancelière Angela Merkel reste pour l'instant à l'abri des critiques. Il faut dire qu’il n’y a pas d’alternative dans le camp conservateur puisque son concurrent le plus sérieux, l'ancien ministre de la Défense Karl-Theodor zu Guttenberg, a démissionné récemment pour une pâle affaire de plagiat.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Fréjus Quenum