Mauvaises notes pour l'Allemagne
13 septembre 2006Pour la Süddeutsche Zeitung, chaque publication d’un rapport sur l’éducation par l’OCDE donne aux Allemands une sensation de déjà-vu. Année après année, la même tendance ressort des statistiques : le système éducatif allemand est à la traîne par rapport aux autres pays industrialisés. Les citoyens et les hommes politiques risquent de s’habituer aux réprimandes des experts, ou bien de s’en lasser. Et ils pourraient à cause de cela rater un moment décisif. Dans les prochaines années, le nombre d’écoliers va fortement reculer, et en même temps de nombreux jeunes, issus des dernières années à fort taux de natalité, vont se presser aux portes des universités et dépasser leurs capacités d’accueil. Tout cela sera difficile à surmonter, mais représente aussi une énorme chance. Enfin on parviendra à employer plus de pédagogues pour moins d’élèves, à aider les jeunes individuellement, à surmonter les barrières entre les différents types d’écoles. Et enfin il sera possible de répondre au besoin grandissant de diplômés.
Les universités sont bondées et les professeurs sont surchargés ? Tant pis, il manque de diplômés, alors par ici les étudiants ! écrit de son côté die Welt. Si on tirait cette conclusion du rapport de l’OCDE, l’Allemagne atteindrait certes les quantités fixées par les experts, mais ne répondrait pas au besoin des universités et des jeunes gens. En ce qui concerne l’éducation supérieure, une chose est primordiale : la qualité.
Combien de fois faudra-t-il le répéter ? se demande le quotidien populaire Bildzeitung. Le niveau d’éducation en Allemagne ne fait qu’empirer. Et à chaque fois, les hommes politiques, les représentants d’associations, les soi-disant experts, les enseignants et les professeurs se plaignent à qui mieux mieux. Et ils assurent que tout va aller mieux. Il y aura plus d’argent pour l’éducation, disent les hommes politiques. Il y aura de nouveaux concepts, promettent les experts. Et ensuite ? D’interminables discussions à propos des compétences de l’Etat et de celle des Länder, et des réunions avec 16 ministres régionaux de l’éducation, jusqu’à ce que plus personne n’écoute. Et au bout du compte, tout reste tel quel. Mais est-ce que personne ne remarque que nous nous rendons coupables vis-à-vis de nos enfants ? L’éducation est le seul capital de ce pays, et il s’agit de ne pas mettre en danger notre futur.