1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Mauvaise note pour les livres scolaires

2 novembre 2007

La Stiftung Warentest, une organisation indépendante de défense du consommateur, a vérifié les contenus de dix-sept manuels dans trois régions différentes d'Allemagne. Les livres d'histoire et de biologie sont ceux où le plus grand nombre d'erreurs a été répertorié.

https://p.dw.com/p/C2pg
Image : picture-alliance/dpa

Des fautes dans les livres scolaires? Quel genre de fautes? Réponse de lycénnes interrogées à la sortie des cours...

"Des fautes d'orthographe...

- Par exemple dans les livres d'allemand, il y avait autre chose, une faute d'impression.

- En maths on avait un exercice de calcul et le résultat était complètement faux.

- Dans notre livre d'allemand, il y avait aussi des tas de mélanges entre majuscules et minuscules."

Les professeurs, eux, ont refusé de s'exprimer sur le sujet. Tout le monde fait des fautes, a noté l'un d'entre hors micro. Mais c'est bien tout. Du côté des éditeurs, on est furieux. Pourquoi? Andreas Baer de la Fédération des éditeurs de livres scolaires.

"Parce que le procédé n'est pas sérieux et que lancer des résultats comme ça, c'est une vraie provocation - qui a d'ailleurs nui à tout un secteur. "

Le manque de sérieux, pour Andreas Baer, c'est de n'avoir fait porter l'étude que sur dix-sept livres alors qu'il existe des centaines de livres de biologie et d'histoire dans les écoles. La provocation, c'est d'avoir affirmé que dans certains livres on trouvait même une faute par page.

"Dans tous les Länder, les livres sont examinés très minutieusement par le Ministère de l'éducation avant de recevoir le feu vert. Leur qualité est excellente mais il arrive qu'il manque une virgule, c'est humain. On fait bien sûr tout pour éviter les erreurs - et si certaines nous échappent, on les corrige dans l'édition suivante. "

Comme, par exemple, la longueur de l'intestin de la baleine bleue qui n'est pas 56 fois plus longue que le mammifère marin mais seulement de 5 à 6 fois. Pour Holger Brackemann, de la Stiftung Warentest, ce n'est là qu'un exemple parmi d'autres :

"Par exemple, d'après la formule donnée dans certains livres de biologie pour calculer le taux d'alcoolémie, j'aurais un taux de 0,002 pour mille dans le sang après avoir consommé une bouteille de schnaps, d'eau de vie - ce qui bien entendu est faux."

Ce qui bien sûr peut être troublant pour les élèves. Andreas Baer, de la Fédération des éditeurs, en convient mais y voit tout autre chose qu'une erreur :

"Bien sûr que cela peut être troublant pour les enfants. Mais cet exemple est une illustration parfaite de la réduction didactique : très souvent dans les livres scolaires, on raccourcit une explication pour que les élèves soient en mesure de comprendre."

Et, c'est le rôle du professeur d'expliquer ce "raccourci", insiste Andreas Baer de la fédération des éditeurs. Mais les critiques de la Stiftung Warentest ne se limitent pas aux manuels de biologie. Holger Barckemann :

"Certains livres d'histoire contiennent aussi des erreurs de dates : la démission d'Erich Honecker y a lieu un mois trop tôt et le mandat d'Egon Krenz, son successeur, dure un mois de trop. "

Critique certes justifée mais erreur facilement pardonnable quand on connaît la propension des élèves à oublier les dates... Autre exemple, autre critique - et celle-ci, se révolte Andreas Baer, est totalement injustifiée :

"On critique par exemple le fait que, dans un livre, l'histoire de l'Union européenne se réduise aux relations franco-allemandes. Mais ceci correspond au programme prévu par la Rhénanie-Westphalie pour cette classe!"

Outrés par ce qu'ils ont ressenti comme une agression en règle, les éditeurs de livres scolaires n'ont pas tardé à répondre point par point dans un quotidien de Francfort aux critiques de la Stiftung Warentest :

"Pour ce qui est du contenu, nous avons prouvé que les critiques de la Stiftung Warentest sont en grande partie injustifiées, également pour ce qui est de la biologie."

Il est difficile de dire, à l'heure qu'il est, qui perdra des plumes dans cette querelle. Mais pour la Fédération des éditeurs, l'attaque de la Stiftung Warentest a pour objectif de mettre fin à la diversité des manuels scolaires résultant du système fédéral, diversité que défendent bien entendu les éditeurs.

A écouter aussi dans cette émission :

Regard croisés : En Belgique, ce sont les Wallons qui tirent la sonnette d'alarme. Selon une étude de l'OCDE, ils utilisent bien moins les livres scolaires que les Flamands et privilégient les photocopies. Résultat : le niveau s'en ressent.

Reportage : En Espagne, malgré la réussite économique, la tradition de la pause café et de la pause déjeuner persiste. Mais attention aux clichés : s'ils s'accordent de larges pauses, les Espagnols travaillent en moyenne plus que leurs voisins européens.

Portrait : Snejana Dimitrova, une des infirmière bulgares enfermées pendant huit ans en Lybie.

Carnet de voyage : au Tatarstan, république autonome de la Fédération de Russie, à 800 km à l'est de Moscou. Avec Fred Hilgermann, auteur de Le Tatarstan, pays des musulmans de Russie.