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Mathieu Ngudjolo acquitté par la CPI

Philippe Pognan, Georges Ibrahim Tounkara18 décembre 2012

L'ancien chef de milice congolais Mathieu Ngudjolo Chui était poursuivi pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la région de l'Ituri dans le nord-est de la RDC. Faute de preuves, il a été acquitté.

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Mathieu Ngudjolo ChuiImage : AFP/Getty Images

Retour d'abord sur les faits. Depuis le milieu des années 1990, l'est de la RDC est presque sans interruption le théâtre de conflits armés. Les populations civiles sont prises à parties par les différents bélligérants. Géraldine Mattioli-Zeltner de l'organisation humanitaire Human Righs Watch:

« Nous parlons de milliers de civils qui ont été tués alors dans l'Est du Congo : ils ont été brûlés vifs dans leurs maisons, torturés, tués à la machette, violés. Les femmes ont été forcées à l'esclavage sexuel. Il y a eu des pillages massifs. Ce sont des crimes très très graves qui ont été commis contre la population civile. »

Mathieu Ngudjolo Chui Urteil Internationaler Strafgerichtshof in Den Haag
Les juges de la CPI pas convaincus par les preuves du procureurImage : picture-alliance/dpa

En Février 2003, Mathieu Ngudjolo Chui était le dirigeant présumé du FNI, le Front des nationalistes et intégrationnistes, une milice congolaise. Chui était accusé d'avoir fait massacrer au moins 200 habitants de Bogoro, un village de l'Ituri. A cette époque plusieurs massacres de ce genre se sont produits en Ituri. entre Deux ethnies des éleveurs d'un côté, et des petits paysans de l'autre. Selon les ONG, ces violences auraient fait plus de 60.000 morts.

Justice et paix

En mars dernier, un autre acteur de la guerre en Ituri, Thomas Lubanga a été condamné pour des atteintes aux droits de l'Homme. Il s'était battu lui aux côtés de la milice UPC, Union des Patriotes Congolais, proche de l'ethnie Hema. C'était le premier cas jugé par la CPI, celui de Ngudjolo est le second. Un troisième ex-chef de milice, Germain Katanga, poursuivi également pour crimes de guerre, devrait connaitre son sort l'an prochain. Pour Jean-Bosco Lalo, coordinateur de la société civile en Ituri, la justice internationale ne peut à elle seule mettre fin au conflit :

Kongo Flüchtlinge
Dans l'est du Congo, le calvaire se poursuit pour les populations civilesImage : picture-alliance/dpa

«La paix que nous connaissons actuellement en Ituri, n'est pas seulement le résultat des travaux de la CPI. Ce n'est pas l'arrestation de Thomas Lubanga ou de Mathieu Ngudjolo, qui a fait la paix en Ituri. Mais la paix c'est bel et bien un sentiment que les peuples Ituriens ont mis dans leur coeur et ils se sont adonnés à celà. »

Pour les défenseurs des droits de l'homme, les procédures judiciaires entreprises ne vont pas assez loin. Il faudrait aussi juger ceux qui ont armé, financé et soutenu les milices. L'Ouganda notamment aurait soutenu des milices actives en Ituri.

Outre Thomas Lubanga, Ngudjolo Chui et autre Germain Katanga, la CPI réclame l'arrestation du général mutin Bosco Ntaganda, soupçonné d'être le chef des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), et de Sylvestre Mudacumura, commandant suprême des rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérées comme l'un des principaux fauteurs de troubles dans la région des Grands Lacs africains.

Ci-dessous, des réactions sur l'acquittement de Mathieu Ngudjolo

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