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Nawal Ben Aissa, figure montante de la contestation du Rif

Stéphanie Wenger
6 juin 2017

Au Maroc, la jeune femme de 36 ans est devenue peu à peu une des figures montantes du mouvement "hirak" de la ville d'Al-Hoceïma, épicentre depuis plusieurs mois d'une contestation populaire.

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Marokko - Proteste mit Nawal Ben Aissa
Image : Getty Images/AFP/F. Senna

La place où convergent les manifestants d’Al Hoceima a fait le plein. Cette voix qui résonne dans le micro c’est celle de Nawal Ben Aissa. Cette mère de famille âgée de 36 ans a rejoint le hirak, le "mouvement" , en janvier dernier.  Elle a choisi de s’engager en voyant les conditions de vie des femmes malades de cancer qu’elle visitait à l’hôpital.  Une initiative personnelle qui s’est mué en militantisme.

"Les gens souffrent ici. J’ai visité des personnes atteintes de cancer. Ils viennent de la région toute entière, de villages et ne peuvent même pas se payer des analyses à 100 dirhams."

L’émergence de cette mère au foyer est en phase avec le grand nombre de femmes et de jeunes filles que l’on croise dans les manifestations et qui donnent de la voix.  Le Rif est réputé être une terre conservatrice, mais selon Nawal la situation exige que l’action soit aussi une affaire de femmes.

Marokko Anit-Regierungsproteste
Les protestataires revendiquent le développement de la région du Rif qu'ils estiment marginaliséeImage : Reuters/Y. Boudlal

"La femme est omniprésente dans ce mouvement depuis le début. Mais après ces emprisonnement abusifs par le makhzen les femmes n’ont pas peur, elles sortent aujourd’hui pour manifester et dire à l’état : "Viens nous emprisonner nous aussi."

Nawal ne travaille pas mais elle élève quatre enfants, agés de 3 à 13 ans. Elle n’a pas peur de s’exprimer et de réclamer ses droits, même si elle connait les risques. Elle en parle avec sa famille, qui la soutient.

"A tout moment je peux être emprisonnée. Mais l’emprisonnement c’est un honneur, je suis sortie pour des droits universels le droit, la santé à l’éducation au travail. Si je dois être en prison ou mourir pour cela, alors c’est un honneur."

Pour l’instant la mobilisation ne faiblit pas. Que ce soit chez les femmes ou chez les hommes qui manifestant ce sont les mêmes revendications. La première d’entre elles la libération des prisonniers et de leur leader Nasser Zefzafi.

 

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