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Manning, un lanceur d'alerte devant la justice

Elisabeth Cadot31 juillet 2013

Bradley Manning, le jeune soldat américain stationné en Irak, qui a transmis à Wikileaks des documents secrets, a été reconnu coupable de violation de la loi sur l'espionnage, mais pas de collusion avec l'ennemi.

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Le soldat Manning devant la cour martiale de Fort Meade dans le Maryland. Il risque plus de 100 ans de prison
Le soldat Manning devant la cour martiale de Fort Meade dans le Maryland. Il risque plus de 100 ans de prisonImage : Reuters

À 25 ans, chaussé de petites lunettes et l'air frêle, on a du mal à croire que le soldat Manning a mis en danger la plus puissante armée du monde, celle des États-Unis.

Pourtant entre novembre 2009 et mai 2010, le soldat Manning stationné en Irak, a transmis quelque 700.000 documents secrets à la plate-forme Wikileaks. Et parmi ces documents, une vidéo devenue célèbre : elle montrait l'attaque mortelle menée par un hélicoptère américain contre des civils sans armes.

Pas de soutien à Al-Qaïda

Bradley Manning est reconnu coupable de violation de la loi sur l'espionnage mais pas de collusion avec l'ennemi
Bradley Manning est reconnu coupable de violation de la loi sur l'espionnage mais pas de collusion avec l'ennemiImage : Reuters

Pour Larry Korb, ancien conseiller de l'administration Reagan pour les questions de sécurité, il est évident que Manning a transmis des documents secrets. Il a donc bien violé la loi sur l'espionnage. Mais Larry Korb, aujourd'hui chercheur au Centre pour le progrès américain, met une autre question en avant :

« La vraie question est de savoir si ces publications ont aidé nos ennemis et miné les efforts américains dans la guerre contre la terreur.Je ne l'ai jamais cru. Dire qu'Al-Qaïda ne savait pas que nous les pourchassions est ridicule. Bien sûr qu'ils le savaient. »

Sur les quelque 22 charges dont il était accusé, la Cour en a retenu 20, en particulier sept condamnations pour violations de la loi sur l'espionnage. Mais la juge militaire l'a déclaré non coupable de l'accusation numéro un, la plus grave : celle de collusion avec l'ennemi. La peine sera prononcée dans les jours à venir. Le jeune soldat risque plus de 100 ans de prison.

Opinion publique divisée

Certains soulignent que ce verdict est un message clair envoyé à tous ceux qui divulguent des documents confidentiels et mettent en danger les États-unis, leurs alliés et ceux qui les servent. D'autres au contraire, comme le journaliste James Bamford, constatent qu'effectivement Manning a transmis un nombre impressionant de documents. Mais d'après lui, la majorité d'entre eux n'auraient même pas dû être classés "secret" car ils ne concernaient pas la sécurité des États-Unis. L'Union américaine pour la défense des libertés, une association des droits de l'Homme, estime que les « fuites à la presse dans l'intérêt du public ne doivent pas être poursuivies pour espionnage ».

L'administration Obama ne plaisante pas avec les lanceurs d'alerte. Elle veut livrer Edward Snowden à la justice
L'administration Obama ne plaisante pas avec les lanceurs d'alerte. Elle veut livrer Edward Snowden à la justiceImage : Reuters

Retrouvez dans cette galerie quelques exemples célèbres ou moins célèbres de lanceurs d'alerte, qui ont provoqué la colère de gouvernements ou de grandes entreprises :