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Mali : le FDR s'insurge

Carole Assignon11 septembre 2013

Les opposants au président Keita montent au créneau. Dans un communiqué, le Front pour la démocratie et la république dénonce la reconduction du ministre de l'intérieur, le général Moussa Sinko Coulibaly.

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Alors que le gouvernement mis en place par le premier ministre Oumar Tatam Ly s'organise pour remettre le pays sur pied, les perdants de la présidentielle estiment avoir leur mot à dire. Depuis l'investiture d'Ibrahim Boubacar Keita, c'est la première fois que la coalition qui s'était opposée à lui lors des élections sort un communiqué de ce genre. Il faut dire que le Mali doit encore organiser des élections législatives, et le FDR, le Front pour la démocratie et la république, n'approuve pas la reconduction du général Moussa Sinko Coulibaly, un proche du général Sanogo, au poste de ministre de l'intérieur.

L e refus de « l'opposition »

Lors de la présidentielle, Moussa Sinko Coulibaly, qui avait en charge l'organisation du scrutin, avait donné Ibrahim Boubacar Keita vainqueur sans donner de chiffre, ce qui avait suscité la polémique. Les raisons de cette désapprobation sont donc claires à en croire Mamadou Diawara, secrétaire général adjoint de l'union pour la république et la démocratie, le parti de Soumaila Cissé :

« Les élections présidentielles du premier et du second tour ont été émaillées totalement de fraudes massives et d'irrégularités. Le responsable en place qui n'a pas du tout respecté la loi électorale dans ce pays est reconduit encore à son poste pour faire ce même travail, c'est ce que nous n'acceptons pas. »

Si le FDR s'organise, le président IBK aura en face une véritable opposition
Si le FDR s'organise, le président IBK aura en face une véritable oppositionImage : Reuters

Si la position de la coalition est dépourvue d'ambigüité sur le choix du ministre de l'intérieur, reste encore à savoir si au sein du Front on est prêt à former une réelle opposition face à l'administration IBK. Pour le moment, des hésitations subsistent. Selon Mamadou Diawara cette question sera abordée après les législatives, mais il assure toutefois qu'ils « ne seront pas dans le gouvernement »

Des hésitations subsistent

Certains membres de la société civile, à l'instar du président de l'association malienne des droits de l'homme, Moctar Mariko, disent comprendre la position affichée par le FDR :

« Il faudrait que le FDR s'organise en une vraie opposition, qu'on évite d'aller avec le président de la république avec cette expression du président Amadou Toumani Touré "le consensus derrière le président", c'est ce qu'il faut éviter avec notre jeune démocratie. Je pense que le communiqué du FDR est venu à point nommé, c'est pour dire au président de la république qu'il y a une opposition qui est en train de se reconstruire. »

Quoi qu'il en soit, certains au sein du FDR préfèrent pour l'instant jouer la carte de la prudence dans un Mali qui sort fragilisé par plus d'une année de crise.