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Malam Bacaï Sanha s'éteint à Paris, et maintenant ?

9 janvier 2012

« Mort du président bissau-guinéen Malam Bacaï Sanha à l'hôpital à Paris. » La nouvelle est tombée, laconique, sur le fil des dépêches d'agence. Au pouvoir depuis 2009, il n'est pas parvenu à stabiliser son pays.

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Malam Bacaï Sanha, en juin 2009
Malam Bacaï Sanha, en juin 2009Image : DW

Malam Bacaï Sanha avait quitté la Guinée-Bissau en novembre et était hospitalisé en France depuis plusieurs semaines, sans que la nature de sa maladie n'ait été révélée. D'ailleurs, la population bissau-guinéenne a été surprise par la confirmation de son décès, lundi après-midi. Il faut dire que les médias officiels relayaient la théorie de la convalescence du président et non la détérioration de son état de santé depuis plusieurs semaines.

Ce décès survient à un moment crucial de la vie politique du pays, qui se relève à peine des derniers troubles, suite à l'attaque du siège de l'armée à Bissau, le 26 décembre dernier, une attaque présentée par le gouvernement comme une tentative de coup d'Etat.

Bissau, la capitale, porte encore les marques des violences politiques
Bissau, la capitale, porte encore les marques des violences politiquesImage : AP

Filomeno Cabral, président de la confédération des syndicats indépendants de Guinée-Bissau se veut malgré tout confiant : la pression de la société civile parviendra à éviter de nouvelles violences.

« Nous pensons qu'il n'y aura pas de déstabilisation, mais de toute façon, nous serons là en tant que société civile, pour suivre tout le déroulement de la vie politique du pays. »

La société civile comme ange gardien de la Constitution, donc. Celle-ci prévoit que le président de l'Assemblée occupe la présidence de la république par intérim. Et que des élections doivent être organisées sous 90 jours. Filomeno Cabral :

« Non, il n'y aura pas de violence. Les Bissau-Guinéens n'aiment pas la violence. » 

Le siège du PAIGC à Bissau
Le siège du PAIGC à BissauImage : DW

Un optimisme qui sonne presque comme de l'auto-persuasion, quand on se souvient de la guerre civile qui a fait rage dans le pays il y a une quinzaine d’années, que l’on sait que l’armée compte au moins 12.000 hommes pour seulement un million et demi d'habitants et que l'on songe qu'aucun des trois présidents qui ont précédé Malam Bacaï Sanha n'est arrivé au terme de son mandat. Pour cause de renversement ou… d'assassinat.

Rappelons que le défunt Malam Bacai Sanha était un ancien combattant anticolonialiste et une figure historique du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-vert (PAIGC), qui dispose d'une majorité de sièges à l'Assemblée bissau-guinéenne.

Auteur : Sandrine Blanchard
Edition : Marie-Ange Pioerron