Vers une rupture entre l'Etat et l’Église en RDC?
27 juillet 2017En République Démocratique du Congo, l'Église catholique pourrait abandonner sa neutralité pour prendre position contre le président Kabila. L’abbé Donatien Nshole, secrétaire –Général de la Conférence des évêques au Congo, a déclaré selon le site Mondial News que "seul un soulèvement populaire peut amener le changement au Congo." Des déclarations à ne pas prendre à la légère quand on sait que l'Église est une institution forte en RDC.
Avec l’administration et l’économie, l’Église a toujours été, depuis l’époque coloniale, l’un des trois piliers du système en RDC. Depuis des années maintenant, elle œuvre dans les domaines de l'éducation et de la santé. Elle a par ailleurs créé les premiers résistants à la colonisation et consolidé en même temps les premiers leaders politiques congolais. L'Église catholique s'est retrouvée à plusieurs reprises au cœur du jeu politique en RDC. Mais les dernières déclarations de l’abbé Donatien Nshole qui estime que seul un soulèvement peut amener le changement ne laissent pas indifférent certains observateurs, comme le politologue Bamba Di-Lelo."Je pense qu'il le dit en toute âme et conscience. Qu'il a récolté des réactions de la population."
"L’Église n'a plus de place"
Pour Godé Atshwel-Okel, professeur de sciences politiques à l'université de Kinshasa, peu importe les déclarations venant de l’Église, elle est pour cette fois-ci hors-jeu de toute façon." Actuellement l'Église catholique n'a plus de place parce qu'elle s'est retirée. Elle a fait son travail qui a accouché d'une souris."
L'année dernière, l’Église a tenté de trouver une voie de sortie de crise en RDC. Sous son égide, l’opposition et le pouvoir ont signé, le 31 décembre 2016, un compromis pour la gestion du pays. Un accord qui a apporté un répit à la crise congolaise sans pour autant la résoudre.