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L'usage de la contraception encore très inégal en Afrique

Rémy Mallet
11 juillet 2017

A l'occasion de la journée mondiale de la population, les chiffres publiés par l'OMS montrent que les écarts dans le recours à la contraception peuvent varier d'un à dix selon les pays.

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Kenia Anti AIDS Kampagne Kondome Jugendliche
Image : Getty Images/AFP/S. Maina

"Le contexte tchadien est marqué par une conception pro-nataliste" ( Moydoty Ouribé, Association Tchadienne pour le bien-être familial)

"Planification familiale : donner aux populations la capacité d’agir, contribuer au développement des pays" : c’est le thème choisi pour la  journée mondiale de la population. 

Sur le continent africain, en se basant sur les donnés publiées par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le taux d’utilisation des moyens contraceptifs est relativement bas en moyenne.

Mais parmi les exceptions notables sur le continent africain se trouve le cas du Rwanda.

Selon les chiffres de l’OMS, le pays est passé de 11% en 1983 à 53,2% en 2015 pour ce qui concerne l’utilisation des moyens contraceptifs. Une progression dont Sudi Iyaniremye dévoile ici les secrets. Il est membre de la Fédération internationale de planification familiale.

"Le gouvernement a opté pour la décentralisation du planning familial. Au niveau des villages, il y a des animateurs de santé qui vivent avec la population et les sensibilisent sur ces questions. La société civile aide aussi les populations à avoir les contraceptifs plus proches de chez eux. Et puis les hommes et les femmes formés sur les moyens de contraception servent aussi de relais. En plus, les contraceptifs sont aussi facilement disponibles au Rwanda. A chaque niveau et à chaque méthode, il n’y a pas de rupture." 

5% de la population au Tchad

Si le Rwanda fait figure d’exemple en Afrique, ce n’est pas le cas pour tous les pays du continent. Au Niger, par exemple, le taux de contraception est de 12% et demeure encore une "préoccupation majeure", a estimé mardi la ministre nigérienne de la Population.

 Le Tchad voisin détient un des taux de recours aux contraceptifs les plus bas en Afrique : 5% de la population à peine selon une enquête menée par le ministère tchadien du Plan entre 2014 et 2015.  

Dans le pays, le taux de fécondité, pour la même période est estimée à 6,6 enfants par femme. Cette mauvaise gestion des natalités a plusieurs raisons. Moydoty Ouribé est le directeur exécutif de l’Association Tchadienne pour le bien-être familial. 

"Le contexte tchadien est marqué par une conception pro-nataliste des Tchadiens qui considèrent qu’avoir des enfants est un signe de prestige. Les personnes en dehors des villes aussi n’ont pas assez d’informations sur la planification familiale. Et les produits contraceptifs sont acquis par les partenaires et mis à la disposition de l’Etat. L’Etat n’a pas de ligne budgétaire pour ces produits."

 

 

Le débat sur la question de la maîtrise des natalités a refait surface en Afrique après que le président français Emmanuel Macron a estimé que les efforts de développement en faveur du continent sont vains quand  des pays africains "ont encore aujourd'hui 7 à 8 enfants par femme". 

 


 

 

 

 

 

 

 

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