"L'Union européenne, un projet fondé sur la solidarité?"
2 septembre 2015"L'Union européenne devait dès le début être un projet de solidarité ", rappelle le quotidien de Munich, Süddeutsche Zeitung."Mais parce que, pour de plus en plus de pays, cette solidarité a de moins en moins d'importance, l'Union de l'année 2015 traverse une crise dramatique. Seuls 9 des 28 pays membres accueillent plus de 90% des réfugiés, et l'Allemagne en accueille le plus grand nombre, souligne l'éditorialiste. Une attitude aussi froide de la part de pays qui font la sourde oreille vis à vis des appels et exhortations de Berlin pour une répartition plus juste des efforts à fournir, une telle attitude menace les fondations mêmes sur lesquelles repose l'Union européenne", estime la Süddeutsche.
De nombreux Allemands aident les nouveaux arrivants.
"La vague de solidarité qui déferle à travers l'Allemagne face à la détresse de nombreux migrants est fort louable, relève le quotidien de Stuttgart Stuttgarter Nachrichten. Sans cette aide, rien ne fonctionnerait. Mais, souligne l‘éditorialiste, cette aide, cette solidarité de la population n'est pas une réponse aux questions politiques fondamentales telles que: Combien de gens peuvent-ils venir ? Dans quelles conditions? Combien resteront dans le pays? De quoi vont-ils vivre ? Et comment la population qui les accueille veut-elle vivre avec eux? "
La Frankfurter Rundschau appelle aussi le lecteur à regarder la réalité en face: "Cette année 800.000 personnes viendront en Allemagne – peut-être même plus de 1,2 million si l'on tient compte du regroupement familial et des immigrants clandestins. Tous avec des cultures différentes de la nôtre. Cela représente de gigantesques défis pour notre pays", souligne l'éditorialiste. " Il est vrai aussi que 40% des nouveaux arrivants ne viennent pas de Syrie, mais des Balkans. Ils ne fuient pas la guerre, mais la pauvreté. Personne ne peut leur en vouloir pour cela, mais ce n'est pas là un motif pour obtenir le droit d'asile, rappelle la Frankfurter Rundschau. Pour être honnête, les responsables politiques devraient dire clairement que nous sommes confrontés au "chantier du siècle". Un chantier difficile, mais que nous devons maîtriser. Si, en dépit de difficultés personnelles et financières auxquelles nous serons confrontés, nous réussissons à gérer ce chantier, alors nous aurons la chance d'avoir un pays plus jeune, plus coloré, plus dynamique", assure l'éditorialiste de Francfort.