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L'Union européenne s'attaque aux minerais du conflit

Karina Kochan17 juin 2016

Après un an de négociations, les différentes instances de l'Union européenne se sont finalement mises d'accord. L'importation de "minerais de sang" sera contrôlée. Certaines ONG dénoncent un accord insuffisant.

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Les entreprises doivent prendre des mesures si elles ont le moindre soupçon.
Les entreprises doivent prendre des mesures si elles ont le moindre soupçon.Image : cc-nando.quintana-sa

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Cela s'appelle le principe de diligence. A partir de maintenant, chaque entreprise qui importe des minerais bruts dans l'Union européenne doit s'assurer que leur extraction ne finance pas de groupes armés régionaux comme c'est souvent le cas en RDC et dans la région des Grands Lacs.

Les minerais sont partout.
Les pollutions de l'environnement entraînées par l'extraction des minerais ne sont toujours pas sujet de discussions.Image : picture-alliance/dpa

Les entreprises doivent donc prendre des mesures si elles ont le moindre soupçon. Bali Barume, directeur adjoint de projet BGR, autour de la certification de minerais, attend d'en voir les mesures concrètes:

"Je pense qu'il faudra voir les mesures d'accompagnement. Notamment le devoir de diligence de l'OCDE ou la certification régionale pour les minerais de conflits. Avec des mesures accompagnatrices notamment la traçabilité. Et la si ces mesures sont appliquées, je pense qu'il y a moyen de lutter contre le commerce illicite. Il faut dire que c'est déjà en cours d'ailleurs."

Seules les entreprises qui importent les minerais bruts sont concernées.
Seules les entreprises qui importent les minerais bruts sont concernées.Image : BGR

Les détails techniques ne seront négociés qu'après l'été. Pour le moment, ce qui est sûr, c'est que seules les entreprises qui importent les minerais bruts sont concernées. Pas celles qui importent des produits finis contenant ces minerais. Pour Frédéric Triest, directeur adjoint d'EURAC, c'est insuffisant:

"Ce qui concerne la grande majorité des importations de l'UE, sur les 3 "T" : l'étain, le tungstène, le coltan et l'or rentre plutôt sous forme de produit transformé que sous forme de minerais brut ou de métal pur. Donc on est un peu déçu de cette décision de l'Union européenne."

Dans nos smartphones, nos télévisions, nos voitures ou nos ordinateurs portables, les minerais sont partout. Cette décision est donc un premier pas pour permettre aux entreprises de mieux connaître leur chaîne d'approvisionnement. Elle ouvrira peut-être plus tard la porte à un système de certification, prenant en compte le financement de conflits et le travail des enfants. Les pollutions de l'environnement, elles, ne sont toujours pas abordées.