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L'Ukraine s'enfonce dans la violence

Konstanze von Kotze (avec Afp, Reuters, DPA)4 mai 2014

Malgré l'espoir suscité par la libération des observateurs de l'OSCE, les autorités ukrainiennes poursuivent leur offensive militaire dans l'est du pays. Objectif : reprendre le contrôle face aux insurgés pro-russes.

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A Odessa, les affrontements ont été particulièrement violents le 2 maiImage : Reuters

Les sept membres de la mission de l'OSCE retenus pendant huit jours par des séparatistes pro-russes de Slaviansk, dans l'Est de l'Ukraine, ont atterri samedi soir à Berlin dans un avion allemand qui avait auparavant déposé à Kiev les quatre accompagnateurs ukrainiens. Ensemble, ils sont restés huit jours prisonniers des rebelles qui les ont présentés tour à tour comme des "prisonniers de guerre" et des "invités" mais jamais comme des otages.

La libération des observateurs a été saluée par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et par le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Ce dernier a cependant appelé à "d'autres avancées pour pouvoir faire baisser la tension" dans le pays. Son homologue russe, Sergueï Lavrov, a immédiatement rétorqué en demandant aux Etats-Unis d'utiliser toute leur influence pour obliger Kiev à cesser immédiatement ses opérations militaires.

Les observateurs de l'OSCE ont été accueillis à Berlin par les ministres allemand, danois et tchèque de la Défense
Les observateurs de l'OSCE ont été accueillis à Berlin par les ministres allemand, danois et tchèque de la DéfenseImage : Reuters

Sur le terrain, les affrontements se poursuivent

L'espoir suscité par la libération des observateurs de l'OSCE a donc été de courte durée. Lancée vendredi par le gouvernement ukrainien, l'offensive militaire "antiterroriste" se poursuit dans l'est du pays. Appuyée par des hélicoptères et des colonnes de blindés, l'armée tente notamment de reprendre le contrôle des villes de Slaviansk et Kramatorsk. Les combats, violents, ont déjà fait leurs premières victimes et les autorités ukrainiennes parlent désormais de situation de "guerre".

Accusations mutuelles

La pire journée de violences pour l'Ukraine depuis le 21 février, jour de la chute du président Viktor Ianoukovitch, reste cependant celle de vendredi. Au moins une cinquantaine de personnes sont mortes dans des affrontements à Odessa, ville portuaire largement russophone mais où Kiev compte aussi de nombreux partisans.

Les accusations mutuelles n'ont d'ailleurs pas tardé à fuser. Pour le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, les affrontements d'Odessa font partie d'un "plan russe pour détruire l'Ukraine". De son côté, Moscou accuse le gouvernement de Kiev d'avoir provoqué le bain de sang. Le drame d'Odessa a par ailleurs provoqué une vive émotion internationale et la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a demandé la mise en place d'une enquête indépendante.