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Live Earth

Christophe LASCOMBES9 juillet 2007

De Rio de Janeiro à Sydney, en passant par Johannesburg et Hambourg, plus de cent stars du rock et de la pop se sont mobilisées ce week-end à travers le monde dans le cadre de l'opération Live Earth organisée par l'ancien vice-président améri-cain Al Gore pour sensibiliser l'opinion aux dangers du réchauffement climatique. Cette manifestation de masse amène certains commentateurs de la presse allemande de ce matin à s’interroger sur la véritable utilité de tels événements.

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Live Earth, le méga-concert mondial contre le réchauffement climatique, organisé par Al Gore aura duré 22 heures et a été suivi par deux milliards d'êtres humains.
Live Earth, le méga-concert mondial contre le réchauffement climatique, organisé par Al Gore aura duré 22 heures et a été suivi par deux milliards d'êtres humains.Image : AP

Le monde est-il maintenant devenu meilleur ? s’interroge l’Abendzeitung. Pas vraiment. Pourtant, il est de fait qu’un sujet aussi complexe que le bouleversement climatique ne touche vraiment le public que lorsque le message qui l’explique est rédigé en termes simples et clairs. Le rock et la pop peuvent être ici des moyens adaptés.

Pour les Westfälischen Nachrichten, on le sait depuis longtemps : l’univers commercial de la musique pop sait toujours retourner à son profit ce genre d’événement. Quelques-uns des artistes de ce spectacle étaient ceux qui, à l’image de Phil Collins, se rendaient à l´époque d’un concert Live Aid à l’autre en prenant le Concorde. Si les stars renoncent à leurs gages et confient gentiment qu’eux aussi ont bien éteint la lumière avant de partir, cette participation leur apporte tout de même un bénéfice publicitaire énorme. Il n’empêche que les millions de fans qui cherchaient seulement une distraction ont tout de même pu prendre conscience que la protection du climat n’était pas une marotte d’écologistes mais un problème qui nous concerne tous.

Pour les écolos de la première heure, ironise gentiment la Frankfurter Rundschau, les conseils énoncés par Al Gore seraient de vieilles lunes. Il y a pourtant une différence. Elle réside dans ce que ces conseils n’ont pas été donnés par 2 millions d’adeptes mais qu’ils ont été adressés à deux milliards de novices pour leur faire prendre conscience de leur pouvoir politique à l’échelle de la planète. L’espoir fait vivre, certes, mais il est préférable que les citoyens s’informent dans le cadre de Live Earth que de ne pas s’informer du tout.

Die Welt publie un commentaire d’un professeur d’économie au titre provocateur : « La politique verte accélère le réchauffement climatique ». L’auteur rectifie l’erreur communément répandue selon laquelle la réduction globale des émissions de CO2 sera le résultat des décisions indépendantes prises par les différents états. En conclusion, il démontre que les réductions unilatérales de rejet de gaz à effet de serre de certains pays ne serviront à rien tant que les émirs suivront leur logique de production et continueront de produire des combustibles fossiles. La meilleure politique de réduction des émissions de CO2 est de faire en sorte que celui-ci reste bien au chaud dans les ressources fossiles des entrailles de la Terre.