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L'Iran rejette les sanctions européennes

Anne Le Touzé24 juin 2008

L'union européenne a adopté de nouvelles sanctions envers l'Iran pour le contraindre de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium. Saluées par Washington, les sanctions ont été aussitôt rejetées par Téhéran.

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Les filiales européennes de la banque Melli (ici à Hambourg) vont devoir fermer.Image : picture-alliance/dpa

Ces nouvelles sanctions, imaginées au début du mois de mai en accord avec les Etats-Unis, concernent principalement des intérêts commerciaux iraniens et des individus soupçonnés d'avoir des liens avec le programme nucléaire de Téhéran. L'une des mesures phares est le gel des avoirs de la plus grande banque iranienne, Melli, dont les opérations en Europe seront également interdites. Des sanctions similaires visent par ailleurs 20 Iraniens et 15 entreprises, déclarées persona non grata dans l'Union européenne.

L'adoption de ces mesures par les 27 intervient alors qu'il y a tout juste dix jours, le Haut représentant de la diplomatie européenne, Javier Solana, est venu à Téhéran pour remettre à son homologue iranien, Manouchehr Mottaki, une nouvelle offre du groupe des Six, qui négocie avec l'Iran sur son programme nucléaire. Une offre qui comprend des mesures incitatives, mais qui exige de la République islamique la suspension de ses activités d'enrichissement d'uranium. Or, les Iraniens refusent toujours catégoriquement d'être privés d'un droit qu'ils estiment fondamental. Le ministre iranien des Affaires étrangères n'a toutefois pas rejeté la proposition, mais il a précisé qu'il attendait la réponse des Occidentaux à une autre offre formulée par Téhéran au mois de mai. Depuis, la situation est bloquée.

Face à ces nouvelles sanctions, plusieurs responsables iraniens accusent l'Union européenne de jeter de l'huile sur le feu. Selon le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Mohammad Ali Hosseini, de telles mesures "ne créent pas un climat propice pour régler les problèmes par des voies diplomatiques". A Washington en revanche, les sanctions européennes ont été bien accueillies. Le porte-parole du département d'Etat, Tom Casey, a salué un nouveau "signal envoyé au gouvernement iranien qui doit comprendre qu'il est de plus en plus isolé". Dans le même temps, les Etats-Unis envisageraient pour la première fois l'ouverture d'une section d'intérêts américaine à Téhéran, avec des employés américains qui disposeraient d'un statut diplomatique. Les relations entre l'Iran et les Etats-Unis sont suspendues depuis 1980.