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L'intégration manquée des Roms en Europe

Jean-Michel Bos15 novembre 2007

Le meurtre d'une Italienne par un Roumain d'origine Rom a provoqué des réactions xénophobes en Italie. En Europe, l'intégration des populations Roms souffre d'un manque de volonté politique.

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Un camp de tsiganes à Belgrade
Un camp de tsiganes à BelgradeImage : AP

Actualité européenne de la semaine

Acceptera, acceptera pas : c’est le dilemme qui semble aujourd’hui relancé en Pologne puisque si le nouveau Premier ministre polonais, le libéral Donald Tusk, a annoncé au lendemain de son élection qu’il était prêt, lui, contrairement à son prédécesseur, à accepter la Charte des droits fondamentaux, c’était sans compter sur l’autre jumeau Kaczynski, le président Lech Kaczynski, qui a menacé de mettre son veto. Il semble que le président polonais, après le départ de son frère qui lui n’est donc plus Premier ministre, continue à penser que l’adoption de la Charte des droits fondamentaux pourrait obliger la Pologne à reconnaître, par exemple, les mariages homosexuels, à libéraliser l’avortement. Bref, à devenir un pays à peu près normal : une perspective encore inacceptable semble-t-il pour Lech Kaczynski.

Et puis le très "mobile" président Nicolas Sarkozy était mardi à Strasbourg, où il a prononcé un discours devant les parlementaires européens sur le thème « la France est de retour » : une formule qui fait sourire ses partenaires européens qui ignoraient qu’elle était partie et qui se demandent maintenant quel sens donner à ce « Retour ». Nicolas Sarkozy était donc là pour préciser sa vision de l’Europe. Avec des accents lyriques sur le thème du « Grand idéal » de l’Europe.

A noter encore que les eurodéputés ont voté lundi en première lecture la proposition de la Commission d’inclure le transport aérien dans le système de quotas d’émission de CO2. Concrètement, ceci signifie qu’à partir de 2011, les compagnies aériennes devront respecter les quotas alloués en matière de CO2, sous peine de sanctions. Elles seront donc obligées de réduire leurs émissions. Mais ce texte doit encore passer devant le Conseil où il pourrait être adouci, en faveur des compagnies aériennes qui pourraient se voir accorder un délai jusqu’en 2013.

Dossier Roms et l'Europe

Le dossier de notre émission a trait aux populations Roms en Europe. Un sujet qui est revenu dans l’actualité après le meurtre d’une Italienne, assassinée par un Roumain d’origine Rom. Le gouvernement italien a engagé un décret-loi autorisant à expulser des citoyens de l’Union européenne qui menaceraient l’ordre public. Et désormais, la polémique porte sur l’amalgame qui est fait non seulement entre Roumains et Roms. Mais aussi entre Roms et délinquants. Livia Jaroka est une des deux députés d’origine Rom du Parlement européen. Elle est Hongroise, membre du Parti populaire européen. Elle estime que cet amalgame et cette « punition collective » d’un peuple est inacceptable. Et elle reproche à la Commission européenne de faire trop peu pour l’intégration des populations Roms.

Une partie de la polémique a porté sur la légalité de ce décret italien. Est-il oui ou non conforme à la directive de 2004 sur la libre circulation des personnes ? Et puis un autre élément s’est ajouté en la personne de Franco Frattini, le commissaire italien à la justice, aux libertés et à la sécurité intérieure. En effet, celui-ci a accordé à la presse italienne une interview dans laquelle il critique l’action du gouvernement du Premier ministre italien Romano Prodi. Franco Frattini était lundi au Parlement. Et il a été vivement critiqué par des parlementaires qui l’accusent de sortir de son devoir de réserve et d’être partisan. Pour essayer d’en savoir plus, nous avons interrogé la député italienne Monica Frassoni, membre du Groupe des Verts.

Enfin, une bonne nouvelle pour finir puisque dix mois seulement après sa création, le groupe d’extrême droite du Parlement européen, Identité Tradition souveraineté, a explosé en plein vol, première victime de cette polémique sur les Roms en Italie. En effet, cinq eurodéputés roumains ont claqué la porte du groupe après que Alessandra Mussolini, qui n’est autre que la petite fille de qui vous savez, ait déclaré que tous les Roumains étaient des criminels. Résultat : après le départ de ces cinq Roumains, le groupe d’extrême droite ne compte plus que 18 membres. Or, il en faut vingt pour former un Groupe parlementaire. Donc exit l’extrême droite à Strasbourg. « Une bonne nouvelle » selon les propos de Jo Leinen, le président de la Commission des affaires institutionnelles.