Libye : l'UA tape du poing sur la table
16 juin 2011C'est le même scénario qui se répète. Il y a à peine un mois, les pays de l'Union Africaine avaient appelé l'OTAN à cesser ses frappes sur la Libye.
Pour les pays africains, l'OTAN dépasse les bornes : la coalition réprime la crise libyenne par la violence et cherche en plus à marginaliser l'Afrique. C'est ce qu'a notamment affirmé le président sud-africain, Jacob Zuma, mardi lors d'un discours devant le Parlement : « L'Otan outrepasse la résolution du conseil de sécurité en Libye censée protéger les civils – a-t-il déclaré – pour obtenir un changement de régime et commettre des assassinats politiques. »
Le ministre mauritanien des affaires étrangères, Hamady Ould Hamady, est allé enfoncer le clou devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Il a réclamé une « pause humanitaire immédiate », estimant que les Africains n'avaient plus à pâtir de cette crise dont les dimensions régionales sont évidentes. Il a notamment rappelé que ce sont les pays voisins de la Libye en Afrique, qui paient le plus lourd tribut dans cette crise.
Depuis le début du conflit, des dizaines de milliers de Subsahariens ont été expulsés de Libye et se retrouvent désormais sans emploi.
Si l'Union Africaine plaide pour une solution politique négociée avec le colonel Kadhafi, les diplomates occidentaux restent sceptiques. Selon eux, la paix ne pourra pas être instaurée en Libye si Mouammar Kadhafi reste au pouvoir. L'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant a insisté sur le fait que toute intervention doit être « coordonnée et dirigée par les Nations Unies ». Le risque de voir Kadhafi exploiter une faille dans l'approche internationale doit être absolument évité.
Auteur : Bénédicte Biot
Edition : Kossivi Tiassou