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Libération de l'Afghan converti au christianisme Abdul Rahman

29 mars 2006

Plusieurs journaux allemands se penchent aujourd’hui sur la libération d’Abdul Rahman. Cet Afghan de 41 ans avait été dénoncé par sa famille et arrêté pour s’être converti au christianisme. Un acte passible de la peine de mort selon la charia, la loi islamique, en vigueur en Afghanistan. Après de fortes pressions de la communauté internationale, l’homme a finalement été relâché dans la nuit de lundi à mardi, mais pour la plupart des quotidiens allemands, l’affaire n’est pas terminée pour autant.

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Abdul Rahman
Abdul RahmanImage : AP

L’Afghan Abdul Rahman est libre, écrit le Tagesspiegel. Le musulman converti au christianisme ne sera pas exécuté. Son cas avait révolté l’occident, d’Amnesty International à George W. Bush, d’Angela Merkel au pape Benoît XVI. Le soulagement est donc général. Mission accomplie. Mais pour le quotidien, il s’agit de voir au-delà de cette bonne nouvelle. La vie d’Abdul Rahman reste menacée et la violation de la liberté de culte se poursuit dans beaucoup de pays musulmans. Abdul Rahman est libre, mais la colère de ceux qui voulaient le tuer est loin d’être apaisée.

Le fait que l’Italie et aussi la Sarre, en Allemagne, offrent l’asile à Abdul Rahman est sans doute réconfortant, mais il ne faut pas pour autant classer l’affaire et tout oublier, estime quant à elle la Pforzheimer Zeitung,. L’Afghanistan doit clarifier sa position vis-à-vis des droits de l’Homme. Car il est difficile de justifier l’énorme engagement de l’occident pour ce pays, tant que les valeurs démocratiques y coexistent avec une justice moyenâgeuse.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le cas d’Abdul Rahman a fait tellement de bruit sur la scène internationale, qu’à l’avenir on traitera peut-être différemment les éventuels convertis. C’est-à-dire qu’on respectera suffisamment la liberté de culte pour ne pas poursuivre en justice quelqu’un qui décide de se convertir. Mais la société afghane traditionnelle ne se transformera que très lentement.

Enfin pour la Süddeutsche Zeitung, aucun gouvernement étranger ni aucune vague d’indignation en Europe ne pourront transformer du jour au lendemain une société islamique. On ne peut pas imposer la tolérance religieuse et beaucoup d’autres Rahmans laisseront leur vie loin des yeux de l’Occident. Toutefois il y a des conséquences politiques concrètes à tirer de cette affaire. Des soldats allemands sont stationnés en Afghanistan et la politique allemande s’est fixée pour but d’aider à la reconstruction du pays. Mais que demande le gouvernement allemand en contrepartie ? Et la SZ se demande quel modèle la Bundeswehr veut laisser derrière elle, le jour de son départ, en ce qui concerne les institutions, mais aussi en matière de droits et de tolérance.