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L'homme qui rejette l'intégration

12 octobre 2010

Les journaux allemands réagissent, aujourd'hui encore, aux déclarations du ministre-président de Bavière sur l'immigration. Et la presse n'est pas tendre avec Horst Seehofer, allié politique important d'Angela Merkel.

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Horst Seehofer est à la tête de la Bavière depuis 2008Image : AP

La tageszeitung donne le ton. Elle présente en première page le mauvais élève Horst Seehofer, avec ces appréciations : connaissances en allemand, insuffisantes ; compréhension de la démocratie, médiocre ; salaire, payé par les contribuables et orientation des valeurs, fondamentaliste. Et au-dessus de la photo du ministre-président, ce gros titre : « L'homme qui rejette l'intégration ».

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Réussir l'intégration des étrangers. Un défi pour l'AllemagneImage : picture-alliance/dpa

La Frankfurter Allgemeine n'y va pas non plus de main morte pour qualifier les propos tenus par le ténor conservateur. Ceux qui ont aujourd'hui 40 ans, 30 ans ou 20 ans devraient entourer de rouge cette interview, dans laquelle Seehofer affirme que l'Allemagne n'a pas besoin d'immigrés issus d'autres cultures, suggère le journal. Et l'on devrait la mettre de côté pour les enfants, afin de leur montrer le jour de leur majorité. La ressortir dans dix ans, puis la relire chaque année jusqu'en 2050.

La population aura alors l'occasion de se demander comment, en 2010, on a pu accepter de considérer comme une vision politique ce qui n'était en réalité qu'un aveu d'incapacité politique totale. Et le quotidien poursuit : sans immigration qualifiée, l'Allemagne va décliner. Seehofer n'a aucune réponse sérieuse, même approximative, au changement démographique.

Jugendliche Studenten im Kampf mit der Polizei vor dem Parlamentsgebäude in Athen
La mort de l'adolescent avait déclenché des émeutes dans plusieurs villes de GrèceImage : picture-alliance/ dpa

La Süddeutsche Zeitung, de son côté, s'intéresse à la Grèce et salue un verdict d'une rare clarté. Il s'agit, rappelle le journal, de ce policier qui en décembre 2008 avait abattu le jeune Alexis Grigoropoulos, 15 ans, dans le centre d'Athènes. Il a été déclaré coupable par un tribunal grec. Mais le détail qui est important pour le quotidien, c'est qu'il l'a été pour meurtre avec préméditation, et non pour simple homicide, comme le demandait le parquet.

C'est une surprise. Et un signal clair à la société : les crimes sont punis. Et cela ne tombe pas sous le sens, en tout cas pas en Grèce. Mais ce n'est qu'un début, continue la Süddeutsche Zeitung. Les Grecs n'y croiront que quand les gros bonnets de l'économie ou de la politique se retrouveront derrière les barreaux, pour fraude fiscale ou corruption.

Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Cécile Leclerc