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L'homme qui fait honte à l'Italie

16 février 2011

La carrière de Silvio Berlusconi s'achèvera-t-elle sur une affaire de mœurs ? C'est la question que se posent les journaux allemands de ce mercredi. Le Premier ministre sera jugé en avril pour prostitution de mineurs.

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Le procès contre le Premier ministre doit débuter le 6 avrilImage : AP

Silvio Berlusconi est une honte pour l'Italie, il devrait se retirer, assène la Süddeutsche Zeitung. Cela ne sert à rien de répéter que, dans la même situation, le chef du gouvernement de n'importe quel autre pays d'Europe de l'Ouest aurait immédiatement démissionné. Berlusconi s'accroche à ce pouvoir qu'il n'aurait jamais dû obtenir, compte tenu des conflits d'intérêts liés à son activité d'entrepreneur. Son fauteuil est son seul espoir d'échapper aux quatre procès qui l'attendent.

Proteste gegen Berlusconi
Des centaines de milliers de personnes ont manifesté le 13 février pour la dignité des femmes en ItalieImage : dapd

« Victime de son bas-ventre », lance la tageszeitung, avec, en Une, une photo peu flatteuse du chef du gouvernement italien. Et le journal s'indigne de la tactique actuelle des partisans de Silvio Berlusconi, qui invoquent le droit à la vie privée pour le dédouaner. La tageszeitung estime : s'il avait été une simple personne privée, le Premier ministre italien n'aurait pas pu inciter la police de Milan à libérer une jeune femme suspecte. Et l'argument de la vie privée ne lui donne pas non plus le droit d'inviter des mineures à des relations sexuelles contre rétribution. Tout ce qu'il y a de privé dans cette affaire, c'est l'image que Berlusconi s'est faite de la "Res publica", la chose publique. Il est entré en politique pour tout privatiser à son compte.

Italien Lampedusa Immigranten aus Nordafrika
L'Europe craint désormais de ne pas pouvoir faire face à l'afflux de réfugiés, venus de Tunisie notammentImage : AP

La Frankfurter Rundschau s'intéresse quant à elle à la situation des réfugiés tunisiens qui cherchent à gagner l'Europe. La réaction du gouvernement allemand à la misère de ces réfugiés est pitoyable. Les déclarations selon lesquelles les gens, en Tunisie, ont besoin de perspectives dans leur propre pays, pour qu'ils ne soient pas tentés d'émigrer, sont cyniques.

Il faut des décennies pour que ce genre de perspectives apparaissent. Le gouvernement le sait, mais il était bien plus confortable de se reposer sur le régime du "cleptocrate" Ben Ali pour retenir les gens. Maintenant Ben Ali est parti et ces gens sont bien là. Mais le gouvernement n'a rien de mieux à proposer, comme le reste de l'Union européenne, que de réhausser encore un peu le mur autour de la forteresse Europe.

Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Cécile Leclerc