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L'ex terroriste de la RAF, Christian Klar, bientôt libre

24 novembre 2008

Emprisonné depuis 26 ans, l’ex- terroriste Christian Klar sera libéré le 3 janvier prochain.

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Christian KlarImage : picture-alliance/dpa

La Cour d’Appel de Stuttgart a jugé que l’ ancien membre de la RAF, le groupe d'extrême gauche "Fraction Armée Rouge" remplissait les conditions nécessaires pour être remis en liberté.Selon le tribunal, „aucun délit grave n’est à redouter à l’avenir de la part de Christian Klar“.

Arrêté en 1982 et détenu depuis, Christian Klar avait été condamné en 1985 à la prison à perpétuité pour neuf meurtres et onze tentatives de meurtres avec "circonstances aggravantes". En 1997, la Cour d’Appel de Stuttgart avait estimé que, pour pouvoir éventuellement bénéficier d’une remise en liberté anticipée, l’ex-terroriste devait avoir purgé une peine minimale d’emprisonnement d’au moins 26 ans, „“peine incompressible“. En tenant compte du temps passé en détention préventive, Christian Klar ne pouvait donc selon la législation allemande être libéré avant le 3 janvier 2009.

L’ancien membre dirigeant de la Fraction Armée Rouge, âgé aujourd’hui de 56 ans, faisait partie de la „seconde génération“ de cette organisation terroriste connue aussi sous le nom de „Bande à Baader- Meinhof“, du nom des deux principaux membres fondateurs, Andreas Baader et Ulrike Meinhof. Dans l’histoire de la République Fédérale, la RAF est associée à l’“Automne allemand“ en 1977, à toute une série d’attentats qui, depuis ont fait l’objet de nombreux débats, livres et films. Issus à l’origine du mouvement estudiantin protestataire et de l’“Apo“, l’opposition extra-parlementaire, et de mouvements anti-fasciste, les membres de la RAF s’étaient de plus en plus radicalisés avant de passer finalement à ce qu’ils appelaient la lutte armée contre le „système capitaliste“ et leurs représentants.

Christian Klar a participé aux attentats de la RAF en 1977. Avec Brigitte Mohnhaupt il a tiré les coups de feu mortels contre le banquier Jürgen Ponto, il a participé à l’attentat contre le Procureur général Siegfried Buback. Christian Klar a aussi participé à l’enlèvement, du patron des patrons, Hanns-Martin Schleyer. Cet otage devait servir d’instrument de pression pour obtenir la libération des membres de la première génération de la RAF détenus dans la prison de haute sécurité de Stammheim. Le gouvernement du chancelier Helmut Schmidt ayant décidé de ne pas céder au chantage, Hanns Martin Schleyer avait finalement été assassiné.

L’année passée Christian Klar avait adressé une demande de grâce au président allemand Horst Köhler qui, après longue réflexion, l’avait finalement rejetée en mai 2007…

Si Christian Klar n’a toujours pas officiellement regretté ses actes passés, le tribunal de Stuttgart a toutefois jugé, sur foi de plusieurs expertises psychologiques, que les chances de resocialisation de l’ex - terroriste sont bonnes. D’ailleurs, Claus Peymann le directeur du célèbre théâtre berlinois

„ Berliner Ensemble“, lui a offert un stage en techniques de scène, décors et éclairages.

Déjà plusieurs voix parmi les proches des victimes de la RAF et certains hommes politiques ont critiqué la décision du tribunal.