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L'ex-PDG de Volkswagen risque gros selon la presse allemande

7 mai 2018

Martin Winterkorn, risque fort d'être jugé. C'est le sujet omniprésent dans les commentaires des journaux allemands aujourd'hui. Par ailleurs il est question du problème de la gestion des réfugiés en Allemagne.

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Martin Winterkorn
Image : picture-alliance/dpa/B. von Jutrczenka

Des procureurs allemands examinent le dossier de l'ancien chef de Volkswagen qui était encore aux commandes de l'entreprise lorsqu'a éclaté le scandale du diesel.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung constate qu'aux Etats-Unis, les peines de prison infligées à des managers criminels ne sont pas rares mais qu'en revanche, en Allemagne, quasiment aucun délinquant à col blanc n'est inquiété. "Il y a de bonnes raisons de ne pas aligner le système juridique allemand à la justice américaine. Mais après les récents scandales de sociétés allemandes, il n'y a aucune raison de prendre des gants avec leurs cadres supérieurs", explique la FAZ qui rappelle que ces derniers aiment à se comparer à leurs homologues américains lorsqu'il s'agit de salaire et doivent donc accepter d'être appréhendés comme eux avec sévérité. 

 

"L'emprisonnement est possible dans ce genre d'affaire"

"Le nouveau régime Winterkorn" titre die tageszeitung en Une, montrant la photo d'une tranche de pain sec et d'un verre d'eau. La référence à l'austérité du régime carcéral est à peine voilée... À l'intérieur du quotidien il est plutôt question du luxe dans lequel vit le multimillionaire ; un luxe qui pourrait lui échapper car Volkswagen exige désormais des dommages-intérêts. L'ex-PDG risque donc la ruine. "Alors qu'avant, les délits financiers étaient souvent considérés comme des peccadilles, les condamnations du président du Bayern Munich, Uli Hoeness, ou de l'ancien chef de Karstadt, Thomas Middelhof, ont montré depuis que l'emprisonnement est possible dans ce genre d'affaire", fait valoir la taz qui laisse entendre que les opérations effectuées par Winterkorn à peine un mois après le scandale, visiblement pour sauver son patrimoine, ne pourront peut-être pas le prémunir du dénuement.

Prozess Uli Hoeneß Steuerhinterziehung 13.03.2014
Uli Hoeness a été condamné en 2014 pour fraude fiscaleImage : Reuters

 

Les réfugiés en Allemagne

Après la polémique qui a entouré l'interpellation d'un demandeur d'asile la semaine dernière à Ellwangen, dans le sud-ouest de l'Allemagne, le ministre allemand de l'Intérieur envisage la création de nouveaux centres de rétention pour les réfugiés, en vue de statuer plus rapidement sur l'obtention ou non du droit d'asile et d'effectuer plus facilement des expulsions. 

Deutschland, Ellwangen: Polizeieinsatz im Flüchtlingsheim
Intervention de la policele 3 mai à Ellwangen pour l'expulsion d'un Togolais de 23 ansImage : picture-alliance/dpa/S. Puchner

La Mitteldeutsche Zeitung critique cette idée car, selon elle, "la taille de ces centres ne fera qu'accroître le mélange de peur et de frustrations qu'ont mis en évidence les événements d'Ellwangen." La police y avait été repoussée avant de revenir en force pour arrêter un pensionnaire en instance d'expulsion. Et le quotidien de conclure: "Ces centres ressembleront à des prisons. Beaucoup de réfugiés seront animés d'une seule envie : sortir de là".

Même son de cloche dans die tageszeitung qui titre : "Comme en prison" un entretien avec une ancienne conseillère d'un foyer de réfugiés. Svenja Haberecht s'est vu privée de son poste pour avoir, dit-elle, critiqué publiquement les conditions de vie dans le centre. 348 réfugiés des Balkans, de Géorgie, de Somalie, d'Inde et du Pakistan ainsi que 120 enfants de moins de 17 ans vivent, selon elle, dans des conditions indignes : manque de soins, d'activité et d'hygiène. 

Svenja Habrecht ne regrette rien ; elle qui conclut l'interview par ces mots : "Je considère qu'il est de ma responsabilité morale de dévoiler les abus parce que je ne souhaite pas qu'on puisse dire un jour qu'on ne savait pas se qui se passait derrière ces barrières".