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L'ex-chef de l'armée ivoirienne devant la CPI

Julien Adayé
25 septembre 2017

Le général Philippe Mangou, ex-chef d'Etat-major de l'armée de Côte d'Ivoire sous le régime de l'ancien président Laurent Gbagbo a comparu ce lundi à la CPI comme témoin à charge contre son ancien patron.

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Laurent Gbagbo und Philippe Mangou
Image : Getty Images/AFP/K. Sia

Portrait de Philippe Mangou

Portrait de Philippe Mangou

Le témoignage du général Philippe Mangou, ex-chef d’état-major de Laurent Gbagbo, a débuté ce lundi (25.09) au cours du procès de l’ancien chef d’état ivoirien devant la Cour Pénale Internationale. 

Plus qu’un témoin, Philippe Mangou a été un acteur clé de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. Il comparait comme témoin à charge contre son ancien patron et après d'autres comparutions déjà : celles de Edouard Kassaraté, l'ancien commandant supérieur de la gendarmerie, Guiai Bi Poin, le chef du Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos) et Brindou M'Bia, directeur général de la police nationale au moment des faits.

Ces trois généraux avaient tous affirmé à la barre, avoir agi sous les ordres du chef d'état-major Philippe Mangou. 

A Abidjan, les Ivoiriens suivent donc de près cette comparution qui va durer deux semaines.

 

Ecoutez, en cliquant ci-dessus, les réactions des responsables politiques ivoiriens.

 

Un homme clé du camp présidentiel

Né le 26 janvier 1952, Philippe Mangou est nommé porte-parole des forces armées en septembre 2002 et devient un personnage incontournable du camp présidentiel. À cette époque, Mangou incarne la résistance face à l'oppresseur.

En novembre 2004, il prend la tête de l'armée, avec le grade de colonel-major. Un mois plus tard, il est promu général de brigade, puis général de division en 2007.

Pour Jean Marc Gauze secrétaire général de l'Union pour la Côte d'Ivoire, le témoignage de ce général 4 étoiles va sans doute donner un coup d'accélérateur à ce procès qui n'a que trop duré selon lui.

"Nous souhaitons au-delà de tout, que la vérité puisse être révélée à la face du monde", explique-t-il. 

Fidèle de Laurent Gbagbo

Philippe Mangou, chef d'Etat-major au moment de la crise post-électorale de 2010, donc patron des forces armées de Côte d'Ivoire et aussi premier responsable des différentes poudrières et autres matériels militaires du pays, était un des plus grand fidèle à Laurent Gbagbo.

Un chef militaire charismatique, respecté, apprécié et vénéré par ses hommes. Pour Issiaka Diabi, président des victimes de la crise postélectorale, la comparution d'un tel témoin ne servira qu'à trouver des réponses à plusieurs interrogations.

"Nous avons vu pendant la crise postélectorale, l'exécution d'un plan. Est-ce que l'organisation, la mise en œuvre du plan et l'exécution du plan a vu la participation de Philippe Mangou ?",s'interroge Issiaka Diaby. "C'est cette vérité que nous attendons." 

Témoin essentiel du procès

Mais après avoir été un fidèle de Laurent Gbagbo, l'ex-chef d'Etat-major est tomé en disgrâce, au point de se réfugier à l'ambassade d'Afrique du Sud avec sa famille, avant de faire allégeance à Alassane Ouattara, qui le nommere plus tard ambassadeur au Gabon.

Philippe Mangou est un pion clé dans ce procès qui se tient à la Haye. A Abidjan, les partisans de Laurent Gbagbo pensent que cette comparution pourrait profiter à l'accusation. "C'est elle qui a le plus à perdre ou à gagner dans cette comparution de Mangou", estime Fabrice Tété, jeune du Front populaire ivoirien.

Seul Philippe Mangou pourrait dire à la cour qui sont les hommes qui étaient sur le terrain des opérations mais également les armes utilisées.