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L'Europe vue par Angela Merkel

Sandrine Blanchard12 mai 2006

L’Allemagne se prépare à assumer, au 1er janvier prochain, la présidence tournante de l’Union européenne. La chancelière allemande a ainsi promis, devant les députés du Bundestag, de relancer « la dynamique institutionnelle européenne ». Parmi les grands axes de son discours : le processus de ratification d’une constitution commune, en dépit des rejets français et néerlandais de l’année dernière.

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Image : AP

Angela Merkel est donc une « amie de la constitution » européenne, comme l’appelle la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Un traité qui n’est pas si mal, explique le journal, puisque le texte prévoit une participation plus importante des états nationaux. Le seul « problème », c’est le « non » de la France et des Pays-Bas, depuis lequel le traité constitutionnel est dans un coma proche de la mort clinique, donc politique. Et un appel tel que celui de la chancelière à reprendre les ratifications peut passer pour une insistance antidémocratique, une tentative de faire adopter le texte en force, de jouer la carte de l’épuisement.

« Angela Merkel reste fidèle à elle-même, malheureusement», écrit Die Welt. Pour le journal conservateur, le discours de politique européenne de la chancelière devant le Bundestag ne va pas assez loin, notamment en ce qui concerne le processus de ratification du traité constitutionnel. Ce projet ne résistera pas à une année supplémentaire dans le congélateur, à une nouvelle « pause de réflexion », explique le quotidien. Les défenseurs de la constitution européenne tels qu’Angela Merkel doivent monter au créneau, maintenant.

La Frankurter Rundschau revient elle aussi sur l’ « Europe de Merkel ». C’en est finit de l’élargissement, note le journal : la chancelière veut une Europe avec des frontières bien définies, à l’est. Cette déclaration, qui peut paraître anodine, est en fait le reflet d’une position majoritaire au sein de la coalition gouvernementale. Mais pour le journal, elle est aussi la conclusion d’un débat qui n’a pas eu lieu et qui met un terme à tout espoir d’adhésion de l’Ukraine, de la Moldavie ou de la Biélorussie. Par ailleurs, le cap politique d’Angela Merkel reste néolibéral, et marqué par deux exigences contradictoires envers les états membres : plus de sécurité et de répression, mais moins de freins à la croissance économique. Deux directions qui doivent, d’après le journal, susciter la prudence.