1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

L'Europe réclame l'aide du FMI

26 mars 2010

C'est la fin d'un long feuilleton qui durait depuis des semaines : les pays de la zone euro se sont mis d'accord hier sur un mécanisme européen d'aide à la Grèce. L'entrée en jeu du FMI a été imposé par Berlin

https://p.dw.com/p/Me4s
Le Premier ministre George Papandreou, ici aux côtés de Jose Manuel Barroso, s'est déclaré satisfait du plan européen
Le Premier ministre George Papandreou, ici aux côtés de Jose Manuel Barroso, s'est déclaré satisfait du plan européenImage : picture-alliance/dpa

Ce compromis a été comme souvent accouché dans la douleur. Il n'a pu aboutir qu'après de longues négociations et à l'issue d'un ultime tête à tête entre le président français, Ni colas Sarkozy, et la chancelière allemande, Angela Merkel.

Le texte publié à l'issue de cet accord est assez court et surtout il ne comporte aucun engagement chiffré. Mais à Bruxelles, c'est la somme de 20 à 22 milliards d'euros qui est le plus souvent évoquée en coulisses. Une somme qui, selon le président français, serait pris en charge aux deux tiers par des prêts européens, un tiers étant financé par le FMI. C'est un détail qui a son importance puisque l'intervention du FMI, imposée par l'Allemagne, était vécue comme une humiliation par le président de la Banque Centrale Européenne, Jean-Claude Trichet. Le fait que le FMI ne soit pas le principal contributeur met donc un peu de baume sur tous les cœurs européens qui ont souffert ces derniers jours de l'intransigeance de Berlin.

Ne pas s’en servir

« Nous espérons que cela va rassurer tous les détenteurs de titres grecs : la zone euro ne laissera jamais tomber la Grèce », a affirmé hier le président du Conseil européen, Hermman van Rompuy. Tandis que le président français, Nicolas Sarkozy, a tenu à préciser que cet accord a un but avant tout dissuasif : « L’accord que nous avons trouvé est clairement de nature préventive. L’objectif c’est bien évidemment de ne pas s’en servir ». Quant à la chancelière Angela Merkel, elle a appelé ses partenaires à « tirer les leçons de cette crise » pour éviter qu’une telle situation se reproduise. Berlin plaide en effet pour un mécanisme de contrôle et de sanction beaucoup plus sévère pour éviter que l’euro puisse encore souffrir des dérives budgétaires de certains états membres.

Nouvelle Dame de Fer

L'Allemagne et la France se sont ouvertement affrontées sur cette question de l'aide à la Grèce avant de trouver finalement une solution de compromis. Au final, l'Allemagne a incontestablement marqué des points en imposant la participation du FMI. Mais tout le monde y perd, du moins tous ceux qui croient en une certaine idée de l'Europe. Car ce qui ressort c'est l’image d’une Europe incapable de régler seule ses ennuis au sein de la zone euro. A l'ouverture des bourses ce matin, l'euro a sensiblement augmenté par rapport au dollar mais il faudra attendre les prochains jours pour connaître la réaction des marchés. Quant à l'image d'Angela Merkel, la mutation de « Miss Europe » en celle de « nouvelle Dame de Fer » risque de nuire à son image et à celle de l'Allemagne.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Sandrine Blanchard