L'Europe de l'intégration peut mieux faire
6 août 2009
Un rapport rendu fin juin par l'OCDE, l'Organisation de coopération et de développements économiques, souligne le fait que la crise ralentit les flux migratoires en direction de l'Europe. En clair : la crise incite les états membres de l'Union européenne à fermer leurs frontières. Encore plus qu'avant pourrait-on dire. Et pour les immigrés qui ont eu la chance d'être accueillis, les conditions d'accueil et d'intégration sont loin d'être satisfaisantes.
En France, malgré la loi de 2004 interdisant le port du foulard islamique à l'école, le débat resurgit sur une immigration qui bouscule les principes de la République. Tous bords politiques confondus, certains responsables dénoncent l'émergence d'une société parallèle qui vivrait selon ses propres règles. Ainsi, l'année dernière, une jeune Marocaine s'est même vu refuser la nationalité française parce qu'elle porte le niqab, un voile intégral qui recouvre de la tête aux pieds. Début juillet, l'Assemblée nationale a installé une mission d'information sur le port de ce voile. Ses travaux devraient durer jusqu'à la fin de l'année et pourraient déboucher sur une loi interdisant le niqab qui, selon les propos de Nicolas Sarkozy, « n'est pas le bienvenu sur le territoire français. »
Difficile success story
Comparé à d'autres pays européens, la Belgique est peut être un « exemple » en terme d'intégration des personnes issues de l'immigration.
Dans le monde politique belge par exemple, de plus en plus de personnes d'origine étrangère accèdent à des hautes fonctions de l'état. Alors la Belgique, terre d'ouverture ? Ce n'est pas si simple que cela.
Clarisse Sérignat dresse un portrait croisé d'Emir Kir et de Fadila Laanan. Tous deux ministres, l'un d'origine turque et l'autre d'origine marocaine.
On peut rappeler que le 7 juin dernier, aux élections régionales Mahinur Ozdémir une jeune fille de 26 ans d'origine turque a été élu député au parlement bruxellois. Et c'est voilée, qu'elle est venue prêter serment. Mahinur Ozdémir est ainsi devenue la première député voilée à siéger au parlement bruxellois.
Intégration sans passeport allemand
Depuis des années, le nombre de naturalisations ne cesse de chuter en Allemagne. Pour 2008, la baisse les estimations laissent entrevoir un recul de 15 % de naturalisations par rapport à l'année précédente. ... et finalement moins 40% depuis l'année 2000. Un comble, alors que la réforme du code de la nationalité introduite avec peine par le gouvernement Schröder il y à 9 ans devait justement permettre aux étrangers – et notamment à la très forte communauté turque exclue tant que le droit du sang était en vigueur - d'accéder plus facilement à la nationalité allemande.
Comment expliquer ce recul ? Les 7 millions d'étrangers que compte le pays bouderaient-ils les droits politiques qu'ouvre le passeport allemand à son détenteur? Les réponses à ces questions varient en fait selon le bord politique. Un Reportage de Sophie Grènery, réalisé avec Euranet le réseau des radios européennes.